En effet, plusieurs partis membres de la coalition Bennoo Book Yaakar s'étaient engagés, lors des Assises nationales (grande conférence regropant la majorité des partyis d'opposition) à supprimer, une fois élus, le Sénat parce qu'il s'agit, selon eux, d'une institution "inutile et coûteuse".
C'est le cas de l'Alliance des Forces de Progrès de Moustapha Niasse, aujourd'hui président de l'Assemblée nationale, du Parti socialiste d'Ousmane Tanor Dieng ou encore de la Ligue démocratique d'Abdoulaye Bathily ministre Conseiller.
Le président de la République Macky Sall avait lui-même promis d'appliquer la Charte des Assises nationales, qu'il avait signé au second tour de l'élection présidentielle pour bénéficier du soutien des partis et associations membres des Assises.
Mais ces partis sont aujourd'hui favorables au maintien du Sénat et se préparent pour la campagne pour les élections sénatoriales prévues le 16 septembre.
Dans un communiqué, le directoire de l'Alliance pour la République, parti du président Sall, rappelle que sa position est "le maintien du Sénat comme chambre haute du Parlement et propose la réforme du mode de désignation de ses membres".
Une position que Me Doudou Ndoye, candidat malheureux de la présidentielle de 2012, qui a soutenu Macky Sall au second tour, ne partage pas.
Pour lui, le Sénat n'est qu'une institution pour assurer des sinécures à des clients politiques. "Le Sénat est illégitime et doit être dissout", plaide l'avocat.
Même plaidoirie pour Dialo Diop, secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), membre de Bennoo book Yaakar qui demande la suppression du Sénat tel que exigée par les Assises nationales. "Les Assises nationales ont recommandé une Assemblée monocamérale", a-t-il indiqué.
Le constitutionnaliste Pape Demba Sy de l'Union pour la Démocratie et le Fédéralisme, également membre de la la coalition présidentielle se déclare pour la suppression du Sénat. Parce que, dit-il, "une institution dans laquelle les 60 membres sont nommés par le président de la République n'est pas représentative. Et cette chambre ne fait pas un véritable travail législatif et ne peut pas mettre en cause le législatif, si ce n'est pour caser des militants".
M. Sy propose que la question soit examinée au sein de la large coalition Benno Bokk Yaakaar.
Le Sénat compte 100 membres. Les élus locaux et les députés doivent élire 45 sénateurs, à raison d'un par département. Le reste des membres du Sénat, 55 au total, seront nommés par le président de la République.
Au total, 20 partis et coalitions de partis politiques seront en lice pour les élections sénatoriales du 16 septembre prochain.