Séjour mouvementé et expulsion de Thomas Dietrich du Togo: Ce qui s’est réellement passé selon les deux parties

Afriquinfos Editeur
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Lomé (© 2024 Afriquinfos)- Aussitôt arrivé, aussitôt parti, ou plutôt ‘’raccompagné’’. Le journaliste français Thomas Dietrich n’aura pas l’occasion de couvrir les élections législatives et régionales du 29 avril au Togo. Accusé d’être rentré illégalement sur le territoire togolais, il a été  jugé puis expulsé vers le Bénin. Le journaliste lui a une toute autre version des faits. Et indique avoir suivi légalement toutes les procédures pour rentrer dans le pays.

Thomas Dietrich n’aura même pas eu le temps de déballer toutes ses affaires. Trois jours après son arrivée au Togo, il a été expulsé du pays après un procès express qui l’a vu condamner à 6 mois de prison avec sursis. Il est aussitôt interdit de territoire et conduit aux frontières avec le Bénin. Selon les autorités togolaises, il lui est reproché une entrée illégale sur le sol togolais. Il se serait, alors qu’il avait un visa touriste, et s’était vu refuser l’accès au territoire togolais, introduit par des voies détournées et aurait mis en œuvre  des “manoeuvres délibérées tendant à masquer sa réelle profession”.

Pour le journaliste indépendant, ces allégations sont fausses. Thomas Dietrich soutient avoir bien reçu un visa d’entrée au Togo, c’est alors qu’il s’est rendu le 15 avril à la HAAC (Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication) pour obtenir une attestation que ses déboires ont commencé. Une vidéo postée la veille, le 14 avril, sur ses réseaux sociaux et qui traitait de la volonté du pouvoir de Lomé d’adopter une nouvelle Constitution (qui fait passer le pays d’un régime semi-présidentiel à un régime parlementaire), aurait été mal vu.

Selon son récit, c’est alors qu’il sortait des bureaux de la HAAC qu’il a été embarqué par des hommes encagoulés qui l’ont l’emmené à la Direction centrale de la police. Thomas Dietrich dit avoir été molesté: «Un des policiers m’a giflé, ils m’ont ordonné de me déshabiller puis d’enlever mon alliance. Lorsque j’ai refusé, l’un d’eux m’a étranglé».

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Il ne parviendra à joindre ses proches et un avocat que le 16 avril 2024, date à laquelle son procès s’est tenu: «Le procès kafkaïen dure une trentaine de minutes. Ils ne voulaient pas m’inculper pour des motifs politiques. Ils ont donc choisi de me condamner pour “entrée illégale sur le territoire togolais »», après avoir tamponné “Annulé” sur mon visa», a relaté le journaliste indépendant. Reporters sans frontières a dénoncé les traitements subits par le journaliste expulsé du Togo.

Boniface T.