RDC : Une sécurité incertaine dans les zones contrôlées par le M23

Afriquinfos Editeur
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Après la dernière barrière de Forces armées de la RDC (FARDC) située à Kibumba, c'est le début d'une zone tampon d'environ deux kilomètres qui sera suivie des barrières du M23 où la terreur commence en voyant des soldats avec des différentes tenues militaires et en tenue civile avec une arme AK47 au dos ou d'armes lourdes bien orientées vers le côté des FARDC.

"Nous assistons aux renforcements des positions militaires des FARDC sur la ligne du front où les Force démocratique pour la Libération du Rwanda (FDLR) et les FARDC se préparent à, ce qu'ils appellent, un assaut final contre nos positions. Nous demandons au gouvernement de cesser toute velléité belliciste et revenir sur la table de négociation. Dans le cas contraire, le M23 se défendra", a déclaré, le 20 octobre, Jean Marie Runiga, président du M23.

Les habitants qui vivent dans les zones sous contrôle du M23, essentiellement composés des agriculteurs, des pêcheurs, des éleveurs de bétails ainsi que des commerçants, vaguent timidement à leurs préoccupations quotidiennes.

A Rutshuru, les militaires de cette rébellion semblent être gentils avec tout le monde, ils mangent dans des restaurants et consomment de la boisson dans des cabarets, ils acceptent de prendre des photos avec les journalistes. "Je ne parviens pas à vendre comme avant, la majorité de mes clients ont fui la guerre, aujourd'hui il n'y a que les militaires qui mangent et boivent ici", s'est plaint la patronne de restaurant.

"Ils font payer des taxes péage pour des véhicules de commerçants qui quittent Goma pour l'Ouganda en passant par Bunagana. Les remorques (grands camions) payent 50 dollars, les minibus 5 dollars et 20 dollars pour les camions", a expliqué un chauffeur aux journalistes.

"Même si j'exerce mes activités commerciales à Bunagana et à Rutshuru centre, je passe toujours la nuit du coté de l'Ouganda, parce que je ne sais pas ce qui peut arriver la nuit dans cette partie où la sécurité est incertaine", a indiqué un commerçant de Bunagana.

"Je suis resté ici seul, ma femme et mes trois enfants sont dans le camp des déplacés de Kanyarucinya à Goma, là ils sont en sécurité et reçoivent de l'aide humanitaire", a-t-il poursuivi.

Depuis le mois d'avril dernier, cette rébellion contrôle plusieurs villages et localités dans la province du Nord-Kivu, provoquant ainsi des déplacements massifs de la population vers la ville de Goma.