Revue de la presse malienne

Afriquinfos Editeur
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L'Essor

Les manifestants ont forcé les portes de salle où était le président de la République et se sont rués sur lui. Blessé, il ne devra la vie qu'au dévouement d'un garde républicain. Une marche initiée par plusieurs associations dans la capitale s'est terminée hier par une péripétie que l'on a peine à croire: l'agression physique du président de la transition, le Pr, Dioncounda Traoré, qui a été grièvement blessé par des manifestants qui ont investi son bureau à Koulouba. Les marcheurs s'étaient rendus à Koulouba pour manifester leur colère suite au maintien de Diondounda Traoré à la présidence de la transition. Les marcheurs sont, pour la plupart, des militants d'associations comme la Coordination des associations patriotiques du Mali (COPAM), Yérè Wolo Ton, ou encore "Appel du Mali". La marche a drainé plusieurs centaines de personnes, en majorité des jeunes. Parmi les marcheurs figuraient également, des dissidents du Conseil national de la jeunesse du Mali, du Syndicat national de la police, des militants du MP22 et des militaires en civil. C'est aux environs de 8 heures que les marcheurs se sont regroupés au niveau du Monument de l'indépendance bloquant toutes les artères adjacentes.

 L ' Indépendant

 Le chef de la junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo a finalement capitulé face à la pression de la CEDEAO et de la communauté internationale. Le Comité national de la démocratie et de la restauration de l'Etat (CNRDRE) qu'il dirige a, enfin, adhéré aux mesures de sortie de crise de la CEDEAO au nombre desquelles la prorogation à une année de l'intérim de Dioncounda Traoré pour lui permettre de présider la transition. C'est donc la fin de l'ambition démesurée du capitaine Sanogo qui a tenté de passer par mille chemins pour devenir chef de l'Etat. Poussé jusque dans son dernier retranchement, le chef de la junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo, président du Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l'Etat (CNRDRE) a, enfin, adhéré aux mesures de sortie de crise de la CEDEAO. C'est ce qui ressort de la dernière rencontre à Kati au QG de la junte, qui a eu lieu le samedi 19 mai dernier, entre les putschistes et les émissaires du médiateur, le président Blaise Compaoré, à savoir le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Djibril Bassolé et le ministre de l'Intégration africaine de la Côte d' Ivoire, Adama Bictogo. En terme clair, le capitaine Sanogo accepte enfin l'actuel président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, comme président de la transition pour une durée d'une année. Ainsi, on peut soutenir que c' est désormais la fin d' un bras de fer entre la CEDEAO et la junte militaire qui a renversé le pouvoir démocratiquement élu du président ATT, le 22 mars 2012.

 Le Républicain

  L'accord permettant au Professeur Dioncounda Traoré de continuer comme Président de la transition, et au Capitaine Amadou Haya Sanogo de bénéficier du statut d’ancien chef de l’Etat, n’a pas suffi pour atténuer les ardeurs des organisations favorables au Cnrdre qui n’ont pas renoncé à la tenue de la "Convention nationale"  prônée par le président du CNRDRE. A l' appel de la Coordination des organisations patriotiques du Mali (COPAM) favorables au coup d' Etat du 22 mars 2012 et de certaines associations de jeunesse comme le mouvement  "Yèrèwolo Ton" , les militants venus nombreux au CICB pour la Convention nationale se sont donné un autre agenda ce lundi 21 mai : marcher sur la primature, puis sur le palais de Koulouba où ils n' ont pas trouvé mieux que d' agresser le Président Dioncounda Traoré qui perdra connaissance. Admis aux urgences de l'hôpital du Point G à quelques kilomètres du palais, le Président Dioncounda a regagné son domicile, dans l’après midi. Le soir à la télévision nationale, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, s' est adressé à la nation pour dénoncer l' agression perpétrée par les organisations qu' il a appelées au calme, à la sérénité et surtout à renoncer aux marches inopportunes.