FRATERNITE MATIN
Lundi, le président Alassane Ouattara se rend à Soubré (sud- ouest) pour y poser la première pierre d'un barrage électrique. Une nouvelle favorablement accueillie par les populations de la région, à en croire le député René Nétro. "Nos populations acceptent et attendent le barrage de Soubré avec joie. Mais en même temps, elles sont inquiètes", a-t-il confié. Il précise que Kouamékro, le campement où le barrage va se faire, Kopragui, Niamagui (dont l'essentiel des terres seront immergées) sont tous dans le département de Méagui. "Ce barrage va être construit dans la commune de Soubré, mais la retenue d'eau va prendre des villages, des plantations, dans le département de Méagui.On nous a dit que l'eau va couvrir 17 kilomètres carrés de terre", souligne-t-il. "La Côte d'Ivoire doit progresser, c'est vrai. Mais l'Etat ne doit pas, au nom du développement, donc de la lutte contre la pauvreté, appauvrir des paysans. Ceux dont les terres seront dévastées, immergées, ceux dont les villages seront dévastés, nous souhaitons que l'Etat les dédommage en conséquence", indique le député.
LE MANDAT
Le ministre guinéen des Affaires étrangères, François Louncény Fall, conduira une délégation à Abidjan dimanche pour traiter le dossier relatif à la localité de Kpéaba, que les deux États se disputent. Il s'agira de mettre en place dans l'urgence une commission mixte qui sera chargée de revisiter le bornage de la frontalière entre les deux pays. M. Fall a tenu à dédramatiser la situation pour ce qui est de ce "différend" frontalier qui oppose Abidjan et Conakry, dans des termes très diplomatiques. "Le village de Kpéaba se trouve en Guinée à une dizaine de kilomètres avec la Côte d'Ivoire et ce sont des populations ivoiriennes qui avaient l'habitude d'y immigrer, mais ce village a toujours été un village guinéen", a-t-il dit. Le chef de la diplomatie guinéenne a précisé qu'il s'agit d'un "petit problème" que les deux pays vont résoudre le plus rapidement, et qu'il n'y avait aucun risque d’affrontement entre les deux parties, contrairement à des informations rapportées par certains médias étrangers.
LE PATRIOTE
La Cour de justice de la Communauté des Etats d' Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a refusé vendredi à Abuja de demander la libération de la femme et du fils de Laurent Gbagbo, tous deux détenus en Côte d'Ivoire après la chute du régime de l'ancien président ivoirien. La Cour a jugé illégale la détention de Michel Gbagbo, cependant, comme il est "inculpé et détenu devant les juridictions nationales (…), la Cour ne peut faire droit à sa demande de mise en liberté", a déclaré le président de la Cour, Nougbode Medegan. Concernant la femme de l'ex-président ivoirien, la Cour a ajourné son jugement en attendant "la décision de la Cour pénale internationale (CPI) devant laquelle elle est engagée", a déclaré M. Medegan. Cette décision fait suite à une requête de Michel et Simone Gbagbo devant la Cour de la CEDEAO pour réclamer leur libération. Laurent Gbagbo, âgé de 67 ans, est jugé par la CPI pour crimes contre l'humanité commis pendant les violences post-électorales de 2010-2011, qui ont fait 3.000 morts. La CPI a délivré un mandat d'arrêt contre Simone Gbagbo, également poursuivie pour les mêmes faits.