La révolution politique poignarde dans le dos le foot au Maghreb

Afriquinfos Editeur
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La politique et le sport en général, et tout singulièrement le football ne font pas du tout bon ménage. Les footballeurs tunisiens ont été ceux qui ont le plus payé un lourd tribut à ces mutations politiques le long du pourtour méditerranéen. Leur pays fut le premier, début 2011, à avoir été secoué par une révolution populaire. Un mouvement d’ensemble qui fera très vite des émules.

Présents à la Can 2013, les Aigles de Carthage ont été renvoyés à la maison par de valeureux Capverdiens qui n’ont pas volé leur qualification pour les play-offs des qualificatifs du Mondial 2014. Certes, ces Ouest-africains sont talentueux mais les Tunisiens ont beaucoup balisé le terrain à leur élimination. A travers les remue-ménage politiques qui ont remplacé les beaux jeux déployés dans le championnat local qui a perdu de sa superbe depuis le printemps arabe de 2011. Pourtant, les clubs tunisiens faisaient partie jusque-là de l’élite en la matière sur le continent noir.

Autre nation qui a indirectement payé un prix lourd aux bouleversements politiques violents et meurtriers au Maghreb, c’est la Libye. Même si les Chevaliers de la Méditerranée ont raté de peu de composter leur billet pour le 3ème tour des éliminatoires de ce Mondial, ils n’ont jamais bénéficié d’un environnement local propice pour préparer leurs matches internationaux. La faute encore là à l’instabilité criarde qui mine l’administration publique libyenne depuis le renversement suivi de l’élimination physique du colonel Khadafi.

Seules l’Egypte et l’Algérie semblent avoir échappé à ces corollaires fâcheux sur le sport au nord du Sahara. Cependant, les Egyptiens demeurent à la merci des conséquences fâcheuses des révolutions politiques. La plupart des stars du football égyptien ont émigré vers des championnats arabes de second couteau ; le championnat égyptien lui-même est en panne depuis deux ans. Une donne qui se ressent déjà dans les rendements des clubs égyptiens engagés dans différentes coupes africaines en cours.

Armés d’un mental de vainqueur, boostés par une équipe formée d’expérimentés et de nouveaux talentueux, les Pharaons sont capables toutefois d’arracher leur billet pour le Mondial 2014 malgré ce handicap. Leur qualification en novembre prochain dans ces conditions prendrait, dans ces conditions, des allures d’une prouesse historique. Au pays du « Roi Pelé », l’Afrique a besoin de s’y présenter avec les septuples vainqueurs de la Can que sont les Pharaons d’Egypte.

 

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(Par Edem Gadegbeku)