Partenariat UE-Afrique pour combattre le trafic de matériaux chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires

Afriquinfos Editeur
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Les autorités reconnaissent la menace croissante que représentent les composés synthétiques et biologiques pour la santé humaine et les écosystèmes fragiles sur le continent africain. Elles sont également conscientes qu’il est crucial de déployer des efforts pour contenir la prolifération des matériaux chimiques, biologiques et nucléaires afin de préserver la stabilité, la santé humaine et l’environnement dans les pays africains.

L’Union européenne a encouragé les pays africains à adopter une approche collective qui pourrait accélérer l’élimination des réactifs biologiques et chimiques.

S’exprimant lors d’une conférence régionale qui s’est ouverte jeudi à Nairobi, Bruno Dupré, coordinateur des politiques sur les CBRN relevant du Service européen d’action extérieure, a indiqué que l’UE s’était engagée à aider les pays africains à « développer une culture de sécurité sur les CBRN ».

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« La même chose a été faite pour sept autres régions, dont l’Asie du sud-est, le Caucase, le Moyen-Orient, le Maghreb, les pays du Golfe et l’Afrique de l’Ouest », a-t-il dit devant des représentants des gouvernements africains et des hauts fonctionnaires de l’UE qui se sont réunis pour une conférence de deux jours afin de discuter des mesures que les pays peuvent prendre face à ces matériaux dangereux.

Cette conférence, organisée par le gouvernement kenyan et l’UE, avait pour objectif principal de sensibiliser sur le trafic illicite des CBRN en Afrique.

Selon M. Dupré, les experts des agences gouvernementales africaines concernées par la question des CBRN et les experts de l’UE ont porté un vif intérêt à l’échange d’expériences sur les moyens de limiter la circulation des matériaux dangereux à travers les frontières.

« Il y a un consensus parmi les experts sur les risques posés par le transfert illicite de matériaux chimiques et biologiques et sur la nécessité de traiter cette question. L’UE soutient ces partenariats », a ajouté M. Dupré.

Il a précisé que l’UE avait alloué un financement de 300 millions d’euros pour aider les pays du monde entier à renforcer la coopération sur cette question.

« Le financement couvre la période 2007-2013 et aidera les gouvernements à développer leurs propres modèles, à échanger des informations et à harmoniser le mécanisme de réponse », a expliqué M. Dupré.

Il a fait savoir que des agences multilatérales, dont l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ainsi que des pays riches tels que le Japon et les Etats-Unis s’étaient joints à ce mouvement de lutte contre la circulation illicite des substances biologiques et chimiques dangereuses.

Alicia Mignone, chef d’un groupe de travail accrédité par l’UE chargé d’enquêter sur l’ampleur de la présence de ces substances dans six pays africains, a indiqué que la menace était « réelle » et que la seule façon efficace de lutter contre le trafic illicite des matériaux CBRN était « d’agir de manière collective ».

Suite à leur enquête dans les six pays africains étudiés, à savoir le Ghana, le Kenya, le Cameroun, l’Afrique du Sud, le Nigeria et la République démocratique du Congo, les chargés de mission ont conclu que ces pays étaient conscients des risques posés par ces substances dangereuses, mais qu’il leur fallait désormais mettre en place des garde-fou pour empêcher leur circulation.