« Affaires DSK, la contre-enquête ». C’est le titre de l’ouvrage de Michel Taubmann paru ce 1er décembre 2011 et dans lequel l’ancien patron du Fonds monétaire international donne ce qui est présenté comme sa version sur le dossier Nafissatou Diallo et l’affaire de proxénétisme du « Carlton de Lille ».
Dans ses confidences présumées à son biographe (*), DSK lève un coin de voile sur des détails mineurs mais parlants à ses yeux. Ainsi, lorsque Nafissatou Diallo et lui se seraient croisés dans les couloirs du « Sofitel Hotel » après les faits, quand il quittait l’hôtel. A un « Hello » de DSK, la femme de chambre guinéenne aurait répondu par « une réponse décontractée du regard ».
Dans sa « narration » des faits qui se sont déroulés dans la nuit du 14 mai 2011, DSK semble s’être mis dans la peau de la victime d’une machination. Nafissatou Diallo aurait été « surprise, mais pas terrifiée », souligne DSK, quand elle l’a vu sortir de la salle de bain, tout nu. « Elle m’a fixé droit dans les yeux, puis elle a regardé ostensiblement mon sexe », décrit l’ancien argentier de la France, qui dit avoir alors lu à travers ce regard « une proposition » qui débouchera sur « une relation (sexuelle) précipitée ». Une somme de faits et gestes que DSK qualifiera de décalques de sa «vie sexuelle libre », tout en balayant du revers de la main les accusations de viol portées contre lui par la femme de chambre.
« La scène racontée par Nafissatou Diallo est invraisemblable, elle n'a pas eu lieu », insiste l’ex-présidentiable français en se fondant sur des lois de la « physique » qui démontreraient que la Guinéenne a une corpulence forte et n’a pas pu, de ce fait, être forcée ni à un acte sexuel ni à une fellation. « Ce jour-là, j'ai ouvert la porte à toutes les autres affaires », poursuit DSK.
Des explications qualifiées par le “camp Diallo” de tissu de mensonges. A « Paris Match », Kenneth Thompson, avocat de la Guinéenne, a confié que sa cliente s’apprêtait « à subir une opération chirurgicale pour remettre d'aplomb son épaule blessée lors de l'incident avec Dominique Strauss-Kahn ». « L'affirmation absurde de Strauss-Kahn, selon laquelle on aurait dit à Mme Diallo de voler son Blackberry, de le regarder de façon suggestive et d'accepter son comportement sexuel violent et abusif, relève du délire total », précise par ailleurs un communiqué des conseils de la Guinéenne.
Dans l’ouvrage de Michel Taubmann soupçonne sans ambages deux personnes d’avoir volé son téléphone BlackBerry : Nafissatou Diallo et un inconnu, « peut-être un ingénieur chargé de la vidéosurveillance ». Sur le dossier du « Carlton de Lille », l’ex-patron du Fmi avoue avoir « décidé de rompre avec » sa vie libertine. DSK dit n’avoir « jamais déboursé un centime » et ne semble pas se poser la question de savoir si ses partenaires d'un soir étaient ou non rémunérées… »
(*)Dans un communiqué transmis, le 1er décembre, par son avocate, Me Frédérique Baulieu, DSK précise, s’agissant de l’ouvrage de Michel Taubmann, qu’il n’est « engagé ni par les écrits, ni par les déclarations ou témoignage de quiconque, souvent inexacts. »
Afriquinfos