Durant ce séminaire qui a regroupé tous les membres du gouvernement ainsi que des représentants d'institutions nationales et d'ONG internationales basées à Conakry, quatre points clés furent débattus, à savoir le développement institutionnel et l'organisation administrative, la réforme de la Fonction publique, la gouvernance économique et financière et enfin la mise en œuvre du programme de réforme de l'Etat et de modernisation de l'administration.
Ainsi il a été porté à la connaissance des séminaristes que la réforme d'une administration publique passe par l'épuration du fichier de la Fonction publique, afin de permettre au gouvernement d'avoir un effectif sous contrôle.
Pour se doter d'une administration digne du nom, la Guinée entend se départir de certains travers tels que la lourdeur administrative, la concussion, le clientélisme et l'absentéisme.
La 2ème République avait donné le ton en matière de réformes de l'administration. Mais les résultats escomptés ne furent jamais atteints.
Ainsi un rapport d'évaluation des capacités pour l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en Guinée, publié en 2008, avait fait mention que la réforme de la fonction publique entreprise à partir de 1986, ce jusqu'en 2001 par l'Etat guinéen avait "échoué sur des points aussi essentiels que l'amélioration qualitative des prestations, le niveau des rémunérations, la compétence et la responsabilisation de ses agents. Par ailleurs, du fait d'un blocage prolongé des recrutements".
D'après ce rapport qui est toujours d'actualité, "la pyramide des âges s'est inversée à la fonction publique, avec plus de cadres supérieurs que d'agents d'exécution, plus d'agents proches ou ayant atteint l'âge de la retraite que de jeunes".
Il en résulterait "des dysfonctionnements majeurs qui touchent l'ensemble des administrations qui sont ainsi inefficaces à servir le développement. La qualité des prestations du service public est mauvaise et la relation entre l'administration et les usagers s'est détériorée'', souligne ledit rapport.
Le nouveau gouvernement de la 3ème République veut réussir le pari de doter la Guinée d'une administration moderne, capable de relever les défis du développement.
C'est dans cette optique que s'est tenu ce séminaire gouvernemental sous l'égide du Haut commissaire pour la réforme de l'administration. Les travaux ont permis d'examiner le Programme national de réforme de l'Etat et de modernisation de l'administration (PREMA), devant s'étaler sur la période allant de 2011 à 2015.
La balle se trouve dorénavant dans le camp du gouvernement pour l'adoption de ce document. Mais en attendant, les résultats des travaux de l'atelier de Kindia vont être soumis à l'appréciation du président Alpha Condé.