RDC : Une délégation du Conseil sécurité des Nations unies à Kinshasa pour trouver une solution à la crise

Afriquinfos
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Kinshasa (© 2016 Afriquinfos)-Une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies séjourne depuis vendredi soir en République démocratique du Congo dans l’espoir de trouver une issue à la crise politique.

Ce samedi, les membres du Conseil se sont entretenus avec le chef de l‘État congolais Joseph Kabila et les membres du gouvernement, la majorité présidentielle, le Rassemblement d’Etienne Tshisekedi, l’opposition modérée et la société civile.

La mission onusienne qui entend aider la RDC à revenir sur le chemin de la stabilité politique, a été reçue en audience par Joseph Kabila. Audience au cours de laquelle la délégation estime avoir fait « le tour de toutes les questions politiques pour mieux comprendre la feuille de route », a déclaré le diplomate angolais, Ismaël Abraao Gaspar Martins.

La délégation du Conseil de sécurité dit être venue pour parler d’une seule voix. Autres points évoqués, la date de la tenue de la présidentielle dans le pays, la position du président congolais à ce sujet, les présumées violations des droits de l’homme et des libertés de la presse en RD Congo.

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A sa tête, les ambassadeurs de France et d’Angola avec chacun leurs sensibilités. Quand le Français François Delattre parle d’une transition pacifique à la fin du mandat du président Kabila, l’Angolais Ismael Abraão Martins dit qu’un troisième mandat, ce n’est pas la solution en République démocratique du Congo.

Le Britannique Stephen Hickey relève sur Twitter qu’à sa question sur un éventuel troisième mandat, Joseph Kabila a répondu qu’il était attaché à la Constitution, mais qu’elle pouvait toujours être modifiée. Les proches du président rétorquent que le chef de l’Etat a voulu marquer un point, éclairant son propos en montrant que le Conseil de sécurité était pointilleux sur cette question en RDC, mais pas chez ses voisins.

Les membres du Conseil de sécurité insistent surtout sur l’importance de condamner toute violence, d’un dialogue permanent, d’un processus politique plus inclusif et de mesures de confiance. Quand est évoqué le respect du droit de manifester, le représentant de l’Angola explique que manifester oui, mais jeter la jeunesse dans la rue peut entraîner le chaos. L’ambassadeur de France rappelle la nécessité posée par le Conseil de respecter de la liberté de la presse, qu’il faut rouvrir le signal de RFI. Au même moment, le gouvernement congolais publie un arrêté posant de nouvelles conditions à la diffusion des radios et télévisions étrangères dans le pays, comme une participation majoritaire des Congolais au capital de leur entreprise.

« Mission de routine »

Pour le sénateur She Okitundu, l’une des figures de la majorité, le Conseil de sécurité est surtout là pour s’informer, pas pour formuler des injonctions, ni pour vérifier l’application de la résolution de l’ONU. « Le Conseil de sécurité vient pour une mission de routine. Ce n’est pas la première fois qu’il y a une délégation du Conseil de sécurité, donc ici le Conseil est venu s’informer, écouter tous les acteurs politiques. Donc c’est un échange qu’il y a eu entre la majorité et l’opposition », assure-t-il.

L’ambassadeur Henri Mova, le secrétaire général du PPRD, le parti présidentiel, qui parle lui aussi de « mission de routine », trouve, lui, que l’important, c’est que chacun ait pu faire passer son message. « Nous avons eu de très bons échanges, le Conseil de sécurité a exprimé sa vision des choses, nous avons exprimé la nôtre et je crois que c’est une bonne chose que des échanges comme ça qui permettre l’intercompréhension entre nous. Nous n’avons pas de points de divergences avec le Conseil de sécurité », affirme-t-il.