Kinshasa (© 2017 Afriquinfos) – L’opposant historique congolais Étienne Tshisekedi doit quitter Kinshasa mardi pour Bruxelles alors que son parti négocie avec la majorité soutenant le président Joseph Kabila un partage du pouvoir en République démocratique du Congo, a annoncé son parti dans la nuit de lundi à mardi. Tshisekedi «va effectuer un voyage pour la Belgique ce mardi 24 janvier 2017», écrit l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
«Ce voyage longtemps programmé, a été plusieurs fois reporté compte tenu de la situation politique au pays et des enjeux de l’heure», a en outre précisé le parti.
Toutefois, l’UDPS ne dévoile pas les raisons de ce déplacement, mais l’entourage de M. Tshisekedi a indiqué à l’AFP que celui-ci retournait en Belgique «pour un contrôle (médical) à Bruxelles».
Mais pour un haut cadre de l’UDPS, la santé du « Vieux », comme le surnomment affectueusement ses compagnons d’engagement politique, s’est brusquement dégradée, au point que son retour au pays n’est plus assuré. M. Tshisekedi est rentré au Congo fin juillet, après près de deux ans de convalescence dans la capitale belge. Des centaines de milliers de Congolais étaient alors venus l’accueillir, dans ce qui reste le plus grand rassemblement politique des cinq dernières années à Kinshasa.
Concurrent malheureux de M. Kabila lors de la présidentielle de 2011, entachée de fraudes massives, M. Tshisekedi est la figure de proue d’un «Rassemblement» d’opposition constitué en juin pour exiger la tenue de la présidentielle dans les temps et le départ du chef de l’État sortant au terme de son mandat le 20 décembre.
Après avoir multiplié les mots d’ordre contradictoires à l’attention de la population, l’UDPS a fini par rallié les négociations sous l’égide de l’Église catholique destinées à sortir le pays de la crise provoquée par le maintien au pouvoir de M. Kabila consécutivement à la non-tenue de l’élection. Pouvoir et opposition ont conclu le 31 décembre un accord de cogestion du pays actant le maintien au pouvoir de M. Kabila jusqu’à l’élection de son successeur censée avoir lieu à la fin de l’année.
Les modalités pratiques de la mise en œuvre de cette entente continuent de faire l’objet d’âpres négociations, en particulier pour le partage des postes au sein de l’exécutif, et le nouveau gouvernement prévu par l’accord n’a toujours pas encore été mis en place.
Vignikpo Akpéné