Kinshasa (Afriquinfos 2016) – Le dialogue national en RDC est arrivé à son terme mardi 18 octobre avec la signature d’un accord qui prévoit l’élection présidentielle en avril 2018 et qui donne également la primature à l’opposition et met en place un comité de suivi national issu du dialogue.
Le président Kabila restera au pouvoir jusqu’à l’élection de son successeur. Il n’est pas spécifié dans l’accord précisément qu’il ne peut pas se représenter ou changer la Constitution pour lever la limite du nombre de mandats, mais le texte appelle au respect intégral des articles de la Constitution qui exclut ces deux options.
Toutefois, deux des principales formations de l’opposition, à savoir le Rassemblement et le MLC ont officiellement rejeté l’accord signé, et appellent à une journée «villes mortes» ce mercredi pour protester.
La cérémonie de clôture a commencé par la signature formelle de l’accord par les chefs des différentes délégations qui participaient à ce dialogue, avec pour maître de cérémonie le facilitateur Edem Kodjo.
Le premier à signer, ce fut Vital Kamerhe, président de l’UNC (Union pour la nation congolaise) et co-modérateur de ce dialogue pour les partis d’opposition. Suivi par le directeur de cabinet du président Kabila, chef de file de la délégation de la majorité.
Le facilitateur Edem Kodjo est revenu sur sa récusation par le Rassemblement de l’opposition qui le jugeait partial; il a parlé d’injures à son encontre avant de féliciter les délégués auxquels il a lancé: «Vous avez écrit l’histoire»! M. Kodjo a aussi dit que c’était un grand jour pour la République démocratique du Congo, que cet accord « sans être parfait », pouvait jeter les bases de la paix dans le pays.
« Vous avez, chers dialoguistes, offert à la nation une piste, un chemin, même si elle n’est pas une autoroute. Elle ouvre néanmoins des perspectives pour construire et bâtir l’avenir », a dit M. Kodjo. C’est également ce qu’a expliqué le Commissaire Paix et Sécurité de l’Union africaine, Smaïl Chergui qui a dit toujours regretter le boycott de ce dialogue par les autres «sensibilités» de l’opposition et la société civile. Il les a appelées à s’impliquer dans le suivi de cet accord.
Autres interventions
Parmi les autres intervenants à s’exprimer, le représentant adjoint du Secrétaire général des Nations unies, David Gressly, a dit «prendre acte» des conclusions de ce dialogue, mais espérer qu’un processus «plus inclusif» allait s’ouvrir à partir d’aujourd’hui. «Nous encourageons tous les Congolais à privilégier l’intérêt national, à dépasser les intérêts particuliers, personnels ou partisans. Et à se joindre à ce processus pour privilégier le dialogue qui reste l’unique voie de sortie pacifique à l’impasse électorale actuelle. Nous continuerons à promouvoir la consolidation de la paix et un processus transparent associant toutes les parties prenantes congolaises dans le respect de la Constitution», a-t-il insisté.
Akpéné Vignikpo