RDC: la police interdit les manifestations de l’opposition prévues ce lundi

Afriquinfos
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Kinshasa (© Afriquinfos 2017) – La police de République démocratique du Congo a annoncé dimanche soir avoir interdit à Kinshasa et dans l’ensemble du pays les rassemblements prévus lundi à l’appel de l’opposition, qui a accusé le président Joseph Kabila d’être le « principal obstacle au processus démocratique » dans le pays.

« La marche est interdite (car) son itinéraire comporte les germes de l’insurrection », a déclaré à l’AFP le colonel Pierrot-Rombaut Mwanamputu, porte-parole de la police congolaise, qui a précisé que cette interdiction concernait l’ensemble du territoire de RDC.

« Tout attroupement de plus de dix personnes sera dispersé » par la police, a-t-il indiqué.

Cet appel à manifester a été lancé par l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti fondé par l’opposant congolais historique, Étienne Tshisekedi. M. Tshisekedi est décédé le 1er février à Bruxelles à 84 ans.

Dimanche, son fils, Félix Tshisekedi, président du Rassemblement – coalition d’opposition constituée en juillet dernier autour d’Étienne Tshisekedi – a accusé le président congolais Joseph Kabila d’être le « principal obstacle au processus démocratique » dans ce pays qui traverse une grave crise politique.

Kabila « a délibérément pris parti de multiplier en ce moment pourtant critique des manœuvres politiciennes qui enfoncent davantage la RDC dans le chaos », a lancé à la presse Félix Tshisekedi.

« M. Joseph Kabila s’érige désormais en principal obstacle au processus démocratique, faisant de notre pays une zone instable et une menace pour la paix et la sécurité internationale », a-t-il ajouté, en présence de ses pairs du Rassemblement.

A Kinshasa, les organisateurs de la marche – UDPS et Rassemblement – ont indiqué qu’ils comptaient marcher jusqu’au palais présidentiel.

La déclaration de Félix Tshisekedi intervient deux jours après la nomination de Bruno Tshibala, un dissident de l’UDPS et du Rassemblement, au poste du Premier ministre par le président Kabila.

Cette décision découle d’un accord de cogestion de la transition, conclu le 31 décembre 2016 entre l’opposition et la majorité, pour tenter de sortir la RDC de la crise provoquée par le maintien au pouvoir de M. Kabila après le 20 décembre 2016, fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel.

 

VIGNIKPO AKPENE