RDC : Au moins un mort et 80 blessés dans le Kasaï à quelques jours du scrutin présidentiel
Kasaï (© 2018 Afriquinfos)- En République démocratique du Congo, au moins une personne a été tuée et 81 autres blessées dans des heurts entre des partisans du pouvoir et ceux de l’opposition dimanche à Tshikapa à six jours des élections prévues le 23 décembre.
Selon des sources sur place, il y a eu également une vingtaine d’arrestations.
Les heurts ont éclaté entre des partisans d’un des deux principaux candidats de l’opposition à la présidentielle, Félix Tshisekedi, et ceux de l’ex-ministre de l’Enseignement Maker Mwangu, candidat de la majorité aux législatives.
Les heurts ont éclaté quand les avions des deux hommes se sont posés à quelques heures d’écart à l’aéroport de Tshikapa au Kasaï.
D’autres sources font état de deux morts, avec des responsabilités partagées dans le déclenchement des violences.
« Un jeune chef coutumier qui se trouvait parmi les partisans de Maker Mwangu a été lapidé et est allé mourir à l’hôpital », a témoigné à l’AFP Faustin Dostin Luange de la radio communautaire « La Voix de votre communauté » de Tshikapa.
En réaction, « les partisans de Maker Mwangu ont intercepté un conducteur de moto qu’ils ont fait passer pour un militant de l’UDPS (parti de Tshisekedi) et l’ont battu à mort. J’ai vu deux corps mais le bilan pourrait être plus élevé », a-t-il ajouté.
Il a fallu l’intervention de l’armée pour exfiltrer l’ex-ministre Maker Mwangu de l’aéroport, selon des témoins interrogés par l’AFP.
Des sources de la police ont confirmé cette tension dimanche à Tshikapa. La police redoute la résurgence des conflits entre communautés Pende et Luba.
Le Kasaï a basculé dans la violence entre septembre 2016 et mi-2017 avec l’inserruction de la secte Kamuina Nsapu, composée des membres de la communauté Luba, majoritaire dans le Kasaï.
La rébellion Kamuina Nsapu, nom d’un chef coutumier tué par les forces de sécurité le 12 aout 2016, a fait 3.000 morts entre septembre 2016 et octobre 2017 et 1,4 millions de déplacés, selon l’ONU.
AFP