Tshimbulu (© 2017 Afriquinfos) –Une enquête conjointement menée par la Radio France internationale et l’agence de presse Reuters a révélé l’existence ‘‘d’au moins huit fosses communes autour de Tshimbulu’‘, chef-lieu du territoire de Dibaya.
Bien avant celle-ci, une première enquête avait déjà été réalisée par les Nations Unies et transmise au gouvernement congolais. L’ONU avait rapporté l’existence de trois fosses autour du même lieu. Une zone qui a été le centre de l’insurrection populaire née de la révolte du chef coutumier Kamwina Nsapu.
Pour les populations, cette découverte qui n’est pas une surprise, d’autant qu’elles s’y sont habituées. « Ici, nous sommes dans le cimetière creusé par les militaires, on ne sait pas combien de gens sont enterrés là-dedans », a déclaré un habitant de Tshimbulu à RFI.
Selon plusieurs habitants, des hommes, des femmes et des enfants font partie des victimes retrouvées dans les ‘‘puits’‘.
Les Nations unies suspectent les forces de sécurité congolaises d’avoir tué au moins 84 miliciens à Tshimbulu. Plusieurs témoins affirment avoir vu ‘‘les militaires’‘ creuser des fosses dans la nuit du 12 au 13 février.
Le pouvoir congolais, pour sa part, impute l’existence de ces fosses communes aux miliciens Kamuina Nsapu.
La région du Kasaï est le théâtre d’une rébellion depuis septembre 2016. La mort du chef coutumier Kamwina Nsapu lors d’une opération militaire a aggravé les violences qui ont fait au moins 400 morts depuis septembre.
Innocente Nice