RD Congo: des réparations pour les victimes du massacre de Bogoro à partir de vendredi

Afriquinfos
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La Haye (© 2017 Afriquinfos)-Plus de 16,4 millions de dollars, c’est le montant des réparations pécuniaires que la Cour pénale internationale (CPI) pourrait verser – à compter du vendredi 24 mars – aux parents d’environ 200 personnes tuées dans le village de Bogoro en 2003.

Ces réparations pécuniaires sont prévues dans l’arrêt par lequel la CPI a condamné en 2014, l’ancien chef de milice congolais Germain Katanga à douze années de détention. En effet, la Cour l’a reconnu coupable de complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. La conviction de la Cour a été établie que Germain Katanga a facilité et coordonné l’approvisionnement en armes des membres de sa milice qui avait attaqué le 24 février 2003 le village de Bogoro, tuant 200 personnes environ, par balle ou à la machette.

Et devant la CPI, ce sont 304 personnes qui ont été retenues en qualité de victimes de ce massacre barbare. Les avocats de ces victimes ont estimé les dommages causés à environ 16,4 millions de dollars (15,17 millions d’euros) même si les victimes ne réclament pas ce montant « en tant que tel au titre de réparation ».

Cette évaluation a été assise sur les éléments ci-après : 228 maisons ont été détruites, évaluées à 600 dollars chacune ; une nouvelle école, 22 400 dollars ; 79 personnes ont perdu chacune entre 10 et 15 vaches, coût estimé entre 316 000 et 474 000 dollars. En sus, la démonstration a été faite qu’il est important de placer une valeur monétaire sur la perte d’un parent ou d’un proche, ou sur les dommages subis en cas de viol, de mutilation ou de revenus dérobés, car la « réparation doit replacer la victime dans une situation aussi proche que possible de celle qui était la sienne avant que ladite faute ne soit commise ». Telle est du moins, la conviction du représentant légal des victimes, Fidel Nsita Luvengika.

Actuellement en procès à Kinshasa pour « crime de guerre, crime contre l’humanité et participation à un mouvement insurrectionnel » dans la région aurifère de l’Ituri (Nord-est de la RDC), c’est lui, Germain Katanga, qui doit assurer la disponibilité des fonds nécessaires à ces réparations.

A en croire Jean Bosco Lalo, coordonnateur d’une coalition d’ONG et associations locales, ces fonds iront à des projets sur le long terme, comme la construction de routes, d’écoles, de centres de santé. Et ce, au regard du fait « qu’aujourd’hui victimes et bourreaux vivent ensemble ». Ce serait donc plus intéressant de les « aider les gens à parvenir à une vraie réconciliation ».

Vignikpo Akpéné