RCA: une nouvelle série de violences arrache gratuitement la vie à au moins 20 âmes

Afriquinfos
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Bangui (© 2016 Afriquinfos) – Des attaques lancées par des hommes armés issus de l’ex-coalition rebelle séléka, ont fait 20 morts depuis vendredi dernier dans le centre de la Centrafrique. Une nouvelle crise qui met à nu la stabilisation précaire d’un pays ravagé par des violences intercommunautaires entre 2013 et 2014.

Un responsable de la gendarmerie centrafricaine confie sous couvert d’anonymat : «Au moins 20 personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans des attaques lancées vendredi par des éléments ex-Séléka contre Kaga Bandoro et des villages environnants, provoquant la peur parmi les habitants qui ont fui en brousse ou encore vers les localités voisines».

Ces attaques qui se sont poursuivies samedi dernier «ont fait 19 morts dans des villages, dont celui de Ndomété, très affecté par ces nouvelles violences» autour de Kanga Bandoro, selon la même source, qui a également fait état de morts à Kanga Bandoro sans pouvoir donner un bilan précis.

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 «Ces attaques, selon les habitants de Kaga Bandoro, en fuite à Sibut, feraient suite aux informations faisant état de regroupement d’éléments anti-balaka dans les villages situés autour de Kaga Bandoro. Ces derniers s’apprêteraient à déloger les ex-séléka les accusant de prendre en otage la population», poursuit-elle également.

L’ONU s’attèle pour éviter une «détérioration de la situation» 

La mission de l’ONU en Centrafrique, la (Minusca) a indiqué dimanche dernier dans un communiqué, avoir «décidé de renforcer son dispositif militaire à Kaga Bandoro et Ndomété pour prévenir toute détérioration de la situation».

«La Force de la MINUSCA est déjà intervenue à Ndomété pour séparer les belligérants, afin d’éviter des répercussions sur la population civile, ainsi qu’à Kaga Bandoro afin de renforcer la sécurité dans la localité, notamment tant celle de l’hôpital que des déplacés», ajoute le communiqué de la Minusca, qui compte quelque 10.000 Casques bleus sur place.

La prise du pouvoir par les Séléka en 2013, après le renversement de l’ex-président François Bozizé, avait précipité la Centrafrique et ses 4,5 millions d’habitants dans le chaos avec une contre-offensive des milices anti-Balaka majoritairement chrétiennes. Le conflit a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés d’après les Nations unies.

L’intervention militaire française de l’opération Sangaris, fin 2013, puis le déploiement de Casques bleus, ont permis de stabiliser la situation sécuritaire, mais des bandes armées continuent de sévir dans plusieurs régions de ce pays dont l’histoire est jalonnée de coups d’Etat, de mutineries et de rébellions. Après une transition politique, les Centrafricains ont élu début 2016 à la tête du pays l’universitaire Faustin-Archange Touadéra.

INNOCENTE NICE