Bangui (© Afriquinfos 2017)-Des massacres de grande ampleur et d’autres violations graves des droits de l’homme ont été documentés dans un vaste rapport Mapping couvrant les multiples conflits en République centrafricaine entre 2003 et 2015. Beaucoup de ces violations pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
Le rapport Mapping de la République centrafricaine révèle les souffrances considérables de la population de ce pays riche en minéraux qui est parmi les plus pauvres au monde
« Nous savons que la publication de ce rapport inquiète certaines personnes» a déclaré M. Andrew Gilmour, Sous-Secrétaire général aux droits de l’homme, actuellement en visite officielle en République centrafricaine. « Nous parlons de ceux qui ont commis certaines des violations les plus abominables, qui sont désormais conscients que leurs actions ont été observées et soigneusement documentées. Naturellement, ils craignent que la justice les rattrape. C’est cette justice qui constitue la demande incessante de la population centrafricaine et le principal motif de ce rapport ».
Les différentes violations
Le document renseigne sur des violations graves du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises par des forces gouvernementales successives et divers groupes armés locaux et étrangers, ainsi que par des forces de défense internationales et étrangères. Le rapport, mandaté par le Conseil de sécurité des Nations Unies, décrit en détail 620 incidents, y compris des récits effroyables de villages entiers brûlés dans le cadre de campagnes de représailles; des récits de viols collectifs de femmes et de filles parfois âgées d’à peine cinq ans; des exécutions extrajudiciaires; des décès suite à des cas de torture ou de mauvais traitements dans des centres de détention; des violences graves contre les personnes en raison de leur religion, leur appartenance ethnique ou leur supposée affiliation à des groupes armés; le recrutement de milliers d’enfants par des groupes armés; et des attaques contre des acteurs humanitaires et des casques bleus. Des centaines de milliers de Centrafricains ont été déplacés à l’intérieur du pays où forcés de fuir dans des circonstances terrifiantes vers les pays voisins.
« Le rapport Mapping de la République centrafricaine révèle les souffrances considérables de la population de ce pays riche en minéraux qui est parmi les plus pauvres au monde », a déclaré le Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Zeid Ra’ad Al Hussein.
Bien que le rapport reconnaisse que le contexte de sécurité soit difficile en République centrafricaine, il recommande que certaines mesures soient adoptées immédiatement pour initier les processus de justice transitionnelle, y compris l’élaboration d’un programme national d’assainissement (vetting) des forces de sécurité et de défense en matière de respect des droits de l’homme.