Bangui (© 2017 Afriquinfos) – Ce mardi 14 février, Amnesty International a présenté aux acteurs de la société civile son dernier rapport sur la Justice en Centrafrique. Selon l’ONG, le système doit être totalement reconstruit.
Le document en question présente une impunité omniprésente, un système judiciaire lessivé, un budget quasi inexistant.
Une trentaine de membres de la société civile à assister à l’atelier organisé par Amnesty International et à plancher sur la manière de remettre la justice centrafricaine sur les rails.
Selon Mathias Morouba, président de l’Observatoire centrafricain des droits de l’Homme, le retour à la sécurité, notamment dans l’est du pays toujours contrôlé par les armés, est une condition indispensable pour amorcer un début de justice, « Tant que l’Etat n’est pas en mesure de contrôler une zone, c’est effectivement difficile de rendre la justice dans ladite zone. Les bourreaux et les victimes vivent dans les mêmes localités et c’est dangereux », a-t-il souligné.
Le budget de la Justice, qui ne représente que 2% sur celui de l’Etat, est principalement alloué au salaire des fonctionnaires. La part faite aux investissements, comme la réhabilitation des prisons ou la formation est oubliée, déplore maître Bruno Gbiegba, président du Comité national pour la prévention et la répression des génocides. « Il n’y a pratiquement rien qui est affecté aux infrastructures, au matériel, à la formation continue des acteurs de justice. C’est pour cette raison que nous conseillons à nos autorités de mettre l’accent sur le relèvement du budget de la Justice pour lui permettre son fonctionnement d’une manière efficace ».
Alors que la Cour pénale spéciale devrait être effective dans peu de temps, celle-ci va intégrer des magistrats nationaux, dans un pays déjà en pénurie de compétences judiciaires.
Vignikpo Akpéné