Rassemblement de l’Opposition ivoirienne le 31 mai à Abidjan pour quelle pression sur le RDHP?

Afriquinfos Editeur
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Des membres du parti d'opposition ivoirien PDCI chantent et dansent lors d'un meeting de soutien à leur candidat Tidjane Thiam à Abidjan, le 3 mai 2025.

Une coalition d’une vingtaine de partis d’opposition en Côte d’Ivoire a annoncé ce 05 mai qu’elle tiendrait son premier rassemblement le 31 mai 2025 à Abidjan, soit cinq mois avant l’élection présidentielle.

L’opposition monte le ton et multiplie les critiques envers le pouvoir depuis qu’une quatrième figure de la politique ivoirienne a été rendue inéligible fin avril 2025 au scrutin du 25 octobre. La CAP-CI (Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire) prévoit « l’organisation, le 31 mai prochain, d’un grand meeting à Abidjan », a déclaré sa porte-parole, l’ancienne Première Dame et femme politique Simone Ehivet Gbagbo, lors d’une conférence de presse. Elle a également annoncé des « mini-meetings dans les quartiers » avant cette date, et « d’autres actions d’envergure » après ce premier meeting ».

Réunion du PDCI à Yamoussoukro ce 05 avril 2025.

« La CAP-Côte d’Ivoire entend faire usage de tout l’arsenal légal en utilisant tous les moyens démocratiques pour se faire entendre et exprimer la volonté populaire », a-t-elle assuré. Le 22 avril dernier, le candidat du principal parti d’opposition membre de la coalition, Tidjane Thiam, a été radié de la liste électorale après qu’un tribunal a estimé qu’il avait perdu sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription en 2022. Cette décision de justice le rend inéligible. Samedi 03 mai et dimanche 04 mai, des milliers de militants du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) se sont mobilisés pour contester sa radiation.

Des pancartes de soutien à Tidjane Thiam, président du PDCI, principal parti d’opposition, posées sur des chaises vides lors d’une réunion du bureau politique en vue de l’élection présidentielle, le 5 avril 2025 à Yamoussoukro.

Trois autres figures de l’opposition ayant annoncé leur intention d’être candidats ne figurent pas aussi sur la liste électorale, en raison de condamnations judiciaires. Il s’agit de l’ancien Président et opposant Laurent Gbagbo – dont le parti n’est pas membre de la Coalition, de son ancien bras droit Charles Blé Goudé et de l’ancien chef rebelle et Premier ministre Guillaume Soro. La CAP-CI a demandé leur réintégration sur la liste.

« Les tensions sont de plus en plus vives, l’environnement socio-politique s’est fortement dégradé » et « il est à craindre qu’il se dégrade encore plus », s’est alarmé Mme Ehivet Gbagbo. Elle a également dénoncé « le refus du dialogue politique par le Gouvernement » et plaidé pour « des élections inclusives » et « sans violence ».

De son côté, le parti au pouvoir n’a pas encore désigné son candidat. Mais Alassane Ouattara, 83 ans, au pouvoir depuis 2011, s’est déjà dit « désireux de continuer à servir son pays ». Les périodes électorales sont souvent tendues en Côte d’Ivoire, pays redevenu un pôle de stabilité et de croissance économique dans une région secouée par des coups d’Etat militaires et des attaques jihadistes.

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