Protéger un aéronef grâce à l’IA: Comment l’Europe et sa cyberdéfense embarquée prennent de l’avance sur le reste du monde

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Thales partenaire du premier projet européen pour une IA souveraine de cyberdéfense embarquée (DR-AeroMorning.com)

Bruxelles (© 2024 Afriquinfos)- Le premier projet européen pour une IA souveraine de cyberdéfense prend ses marques. Selon Thales qui prend en charge la réalisation du projet, la  Commission Européenne a sélectionné et financé le projet AIDA (Artificial Intelligence Deployable Agent), la dans le cadre du Fonds européen de défense (FED).

Le Groupe Thales dirigera également le projet de développement d’un prototype d’aéronef, mettant en œuvre des agents d’IA frugale, qui assureront la défense d’équipements de guerre électronique embarqués dans des aéronefs de combat. Ce dispositif sera testé dans le cadre de scénarios intégrant des menaces cyber-électromagnétiques et des attaques d’IA antagoniste avancées, mettant en œuvre notamment la solution Cybels Analytics de Thales.

Initié en vue d’assurer le développement d’un agent IA de cybersécurité souveraine pour les systèmes de défense embarqués, le projet  AIDA implique les start-ups, industriels et centres de recherche européens.

L’objectif de ce projet européen, d’une durée de 3 ans et demi, est de concevoir une IA dotée d’une capacité de réaction autonome ou semi-autonome, qui protège les systèmes embarqués, tels que les calculateurs de bord et les systèmes de lutte électromagnétique des avions de combat, contre les cyberattaques dont la sophistication est croissante au cours des conflits de haute intensité.

Il s’agit du premier projet européen structurant, répondant au concept de l’OTAN d’agent autonome de cyberdéfense (AICA).

Ce projet du FED intervient alors que trois défis majeurs s’imposent aux forces armées aujourd’hui : les surfaces d’attaque sont grandissantes du fait de la numérisation du champ de bataille ; la chaîne de détection-réponse de cyberattaque nécessite une automatisation en raison de l’usage accru de systèmes autonomes tels que les drones ou les robots ; et l’exploitation de l’IA se généralise pour lancer et contrer des attaques cybernétiques.

Thales va assurer la coordination technique du projet, dont la coordination générale est assurée par CR14 en Estonie. Ce projet fait l’objet d’un financement de la Commission européenne.

Christophe Salomon, Directeur général adjoint, Systèmes d’Information et Communication Sécurisés, Thales : « Ce projet initié par l’Union européenne est fondamental pour la sécurité des systèmes de combat et la souveraineté en matière de cyberdéfense. Il permet à Thales de renforcer ses trois atouts majeurs dans ce domaine : sa maîtrise des systèmes embarqués, son expérience en cybersécurité souveraine et son expertise en matière de hacking d’IA. L’accélérateur d’IA de Thales interviendra sur ce projet, en particulier à travers une mobilisation de cortAIx. Ces trois forces permettront de proposer des techniques d’IA de détection de la menace et de protection des systèmes à bord d’un aéronef, à la mesure des menaces grandissantes qui émergent dans les conflits actuels, à la fois technologiques et de haute intensité. »

L’IA fait l’objet d’une utilisation croissante sur les théâtres d’opérations, qu’il s’agisse d’accroître les performances de détection d’un radar de défense aérienne, d’aider à la planification d’une mission tactique ou, à termes, d’assigner des missions à un essaim de drones et de robots. Cette IA se doit d’être fiable, robuste et cybersécurisée pour éviter son exploitation par l’ennemi quel que soit le milieu : terre, mer, air, espace et cyberespace. Cette menace est traitée grâce à l’intervention de l’unité de « Friendly Hackers » de Thales qui conduira une batterie d’attaques d’IA antagoniste et définiront les contre-mesures adaptées afin que les agents IA de cyberdéfense ne deviennent pas eux-mêmes des cibles.

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