Laurent Gbagbo est accusé d'avoir fomenté et mis en œuvre un «plan» afin de rester au pouvoir après l'élection, en novembre 2010, de son rival et actuel président Alassane Ouattara. Selon l’accusation, l'ancien président a suscité ce «plan alors qu'il était encore au pouvoir», sachant qu'une élection présidentielle libre était à «terme inévitable».
Le tout avec l'aide de la police, de l'armée et plusieurs mouvements de partisans, dont celui des Jeunes patriotes menés par Charles Blé Goudé, appelé le «général de la rue».
Fatou Bensouda sur les voies d’une justice équitable?
La procureure Fatou Bensouda a promis de faire «jaillir la vérité». «Nous sommes convaincus que les éléments de preuve que nous avons recueillis seront suffisamment convaincants pour prouver la culpabilité des accusés au-delà de tout doute raisonnable », a-t-elle ajouté. Au cours de l’audience, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) a affirmé, être en détention d’«un grand nombre de preuves» démontrant la culpabilité de l'ex-président ivoirien dans les violences ayant déchiré son pays en 2010-2011.
L'accusation compte présenter 5.300 éléments de preuve lors dudit procès. Pour ce faire, Mme Bensouda a demandé 522 heures d’audiences; ce procès peut alors durer entre trois et quatre ans. «La Côte d'Ivoire a sombré dans le chaos et a été le théâtre de violences innommable», renforce l’accusation.
La défense dans son rôle
Quant à la défense, elle assure, que l'ancien président était un fervent défenseur de la démocratie et conteste l'existence même d'un «plan commun» pour Laurent Gbagbo et ses partisans. Des partisans dont 1.500 se sont déplacés jusqu’au bâtiment de la CPI, ce jeudi matin pour apporter leur soutien à l’accusé. Le procès ayant débuté avec un retard, il faut relever que les propos liminaires pourraient se poursuivre lundi prochain, date à laquelle les auditions des premiers témoins doivent débuter.
Innocente Nice
