Paris (© 2024 Afriquinfos)- Les préparatifs pour l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire prévue pour octobre 2025 sont en cours. Au Rhdp, l’actuel Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, a été désigné comme le «candidat naturel», ce 27 mai 2024.
‘’Sans ambiguïté, notre candidat s’appelle Alassane Ouattara. Nous sommes en train d’achever la restructuration du parti, il est en ordre de bataille pour gagner les élections 2025 dès le premier tour, fort du bilan positif que nous avons, fort des actions positives qui ont été mises en faveur des populations et fort des résultats obtenus il y’a un an, lors des élections locales’’, a défendu Mamadou Touré, ministre de la Promotion de la Jeunesse et Porte-parole adjoint du Gouvernement ivoirien.
Même sans encore savoir si le Président Ouattara va accepter cette désignation, ‘’les cadres du parti sont convaincus qu’il a encore beaucoup à apporter à la Côte d’Ivoire et dans un contexte sous-régional et mondial difficile, il a aussi le leadership nécessaire pour conduire la Côte d’Ivoire vers des lendemains meilleurs’’, a souligné également ce membre du Gouvernement ivoirien.
S’agissant des rumeurs selon lesquelles M. Ouattara va renoncer à sa candidature 2025 et soutenir le PDCI, Mamadou Touré a recadré: ‘’Ils peuvent continuer à rêver, je ne vois pas pourquoi un parti qui a la majorité des élus à l’Assemblée nationale, 168 députés élu sur 265, un parti qui a la majorité des communes en Côte d’Ivoire, un parti qui lors des élections régionales (sur un électorat de 2 millions 700 mille personnes) a obtenu un million 700 mille voix contre à peu près 400 mille voix pour le PDCI et 180 mille pour le PPA-CI, contre toute logique, renoncera à avoir un candidat au profit d’un parti minoritaire. Ceci étant, le Rhdp croit fondamentalement au rassemblement des Houphouëtistes. Nous pensons que le PDCI et nous-mêmes partageons la même philosophie politique’’.
Dans la même perspective électorale, le Rhdp semble n’avoir aucune issue, s’agissant d’une amnistie éventuelle pour l’ancien Président Laurent Gbagbo, également investi par son parti (PPA-CI) pour 2025.
‘’Le Président Ouattara n’a aucun moyen d’amnistier Laurent Gbagbo. C’est une tâche qui revient aux députés du PPA-CI », d’après l’officiel. ‘’C’est quand même curieux, puisque que l’amnistie est une loi qui passe au Parlement, que le PPA-CI à l’Assemblée Nationale, n’ait jamais pris d’initiative d’une loi d’amnistie pour leur propre candidat parce qu’ils ont la possibilité d’initier une proposition de loi d’amnistie et de la soumettre au Parlement. Même si demain le Président Ouattara décide avec le Gouvernement d’établir un projet de loi d’amnistie, cela doit passer par le Parlement. Et être validé par l’Assemblée nationale au nom de la séparation des pouvoirs’’, précise-t-il.
Par ailleurs, assure-t-il, le PPA-CI peut être encore reçu en audience à la Primature. ‘’Le PPA-CI a toujours été reçu, même avant l’arrivée de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire. Le dialogue n’a jamais été rompu. Après, la question est de savoir si pour cette préoccupation du PPA-Ci par rapport à la candidature de Laurent Gbagbo, la Primature est l’institution la plus indiquée. Je pense que le PPA-Ci sait qu’il y a des questions de justice, il y a des questions liées au processus électoral, et nous avons des institutions chargées de régler ces questions’’, s’est appesanti le Porte-parole adjoint du Gouvernement ivoirien.
Dans le même sens, d’après le ministre de la Jeunesse, l’interdiction de Laurent Gbagbo à la prochaine présidentielle n’est du tout pas liée à la peur de Ouattara d’affronter Gbagbo. C’est plutôt une question de décision de justice. « Ce n’est pas Alassane Ouattara qui a empêché Gbagbo de ne pas être candidat, il y a une décision de justice. Le Président Zuma en Afrique du Sud, à 82 ans, à cause d’une décision de justice, n’est pas candidat aux élections du 29 mai dans son pays. Donc, on ne peut pas en même temps resté démocrate, vouloir des institutions fortes et en même temps vouloir contourner les décisions issues de ces institutions. Si Gbagbo n’est pas candidat, je suppose qu’il a un parti politique sûrement organisé pour trouver un candidat de substitution, et pour qu’on ne mette pas le pays à feu parce qu’un individu n’est pas candidat’’, s’est justifié le ministre Touré. Il s’exprimait lors d’un entretien accordée au confrère RFI, en marge de sa participation au Salon ‘Vivatech’ 2024.
Vignikpo Akpéné