Présidentielle du 7 septembre prochain en Algérie: Les candidatures d’une dizaine de personnalités recueillies officiellement

Afriquinfos Editeur
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Le président algérien Abdelmajid Tebboune à Alger, lors d'un sommet de la Ligue arabe, le 2 novembre 2022.

Une dizaine de personnalités ont déposé leur candidature jeudi 18 juillet 2024 en vue de l’élection présidentielle du 7 septembre prochain en Algérie pour laquelle le Président actuel Abdelmadjid Tebboune part en position de grand favori.

M. Tebboune, 78 ans, qui a annoncé le 11 juillet vouloir briguer un deuxième mandat, a remis son dossier en personne à l’autorité électorale ANIE. « Je remercie tous ceux qui me soutiennent, les partis, les organisations et les citoyens. J’espère que l’autorité acceptera le dossier que je viens de déposer », a-t-il déclaré. M. Tebboune avait décidé en mars 2024 d’anticiper -de quatre mois- à début septembre l’organisation de la présidentielle dans le pays nord-africain de 45 millions d’habitants, riche en hydrocarbures et premier exportateur de gaz d’Afrique.

Le Président algérien Abdelmadjid Tebboune, le 13 juin 2024 lors du G7 à Savelletri, en Italie.

Il avait été élu en décembre 2019 lors d’un scrutin à faible participation (environ 40%), dans la foulée du Hirak, ces manifestations massives pro-démocratie qui avaient entraîné la chute en avril de la même année de son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika, après 20 ans de pouvoir.

M. Tebboune est d’ores et déjà assuré de l’appui de quatre formations politiques de premier plan qui ont formé une alliance, dont l’ancien parti unique FLN (Front de libération nationale) et le mouvement islamiste El Bina d’Abdelkader Bengrina, arrivé deuxième à la présidentielle de 2019. En février 2024, Amnesty International a estimé que le pouvoir algérien continuait de « réprimer les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique », en « ciblant les voix critiques de la dissidence ».

Youcef Aouchiche, le candidat du Front des forces socialistes (FFS), le plus vieux parti d’opposition, très implanté en Kabylie (est), a déploré un « climat peu propice à l’activité politique », se réjouissant d’avoir « surmonté de nombreux obstacles », lors d’une conférence de presse avant son dépôt de dossier.

Avant d’officialiser sa candidature, Saida Neghza, responsable d’une des plus grandes organisations patronales, a souhaité que le « processus électoral se déroule dans un climat de transparence et d’intégrité, sans favoritisme aucun ». Après le retrait de la course de la cheffe du Parti des travailleurs (trotskiste), Louisa Hanoune, seules deux femmes sont en lice: Mme Neghza et Zoubida Assoul, une avocate engagée dans la défense des libertés.

Mme Neghza a évoqué un « processus très difficile » pour « collecter le nombre de soutiens nécessaires ». Pour se porter candidat, les prétendants devaient présenter une liste comportant au moins 600 signatures individuelles de membres élus de différentes assemblées et réparties à travers 29 préfectures, ou bien une liste comportant a minima 50.000 signatures individuelles d’électeurs inscrits sur une liste électorale, avec au moins 1.200 signatures par préfecture.

Le président du principal parti islamiste, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelaali Hassani, a ouvert le bal des dépôts de dossiers, fort de « plus de 90.000 signatures de citoyens » et « de 2.200 élus », selon Ahmed Sadok, un responsable du MSP. La liste des candidats retenus sera annoncée le 27 juillet 2024 et la Cour Constitutionnelle tranchera sur de possibles recours le 3 août prochain.

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