Président togolais : Le moment est venu où nous devons prendre notre destin en mains

Afriquinfos Editeur
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Le moment est venu où nous devons prendre notre destin en mains, concevoir, travailler, produire par nous-mêmes et pour nous-mêmes", a déclaré le chef de l'Etat togolais dans son message à la nation.

"Cinquante-deux ans après l'Indépendance, on ne doit tendre les mains vers les autres que pour prendre part à l'effort collectif et non pour attendre notre salut d'autrui ou de l'extérieur", a-t-il ajouté.

Faure Gnassingbé a qualifié cette célébration de "jour de communion nationale", soulignant que la réconciliation du peuple togolais "demeure un objectif fondamental" à atteindre et à concrétiser "à tout prix".

A son avis, cela est la "grande leçon" à tirer de l'évolution récente du Togo qui a entrepris de faire, à travers la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR), la lumière sur les actes de violence à caractère politique ayant marqué l'histoire de ce pays sur la période 1958-2005 pour réaliser la réconciliation nationale.

Dans son message, le président togolais a touché tous les aspects de la vie socio-économique et politique de ce pays, en rappelant le devoir de rendre un hommage sincère aux "combattants de la liberté qui ont incarné, contre vents et marées, la fierté de notre pays à travers l'Histoire" pour arriver à son indépendance en avril 1960.

"Nous devons à ceux-là, reconnaissance et gratitude. Ils nous ont légué un bien précieux  que nous devons chérir en toutes circonstances et faire prospérer tant qu'un souffle de vie nous habite", a dit Faure Gnassingbé.

Sur la réconciliation nationale, Faure Gnassingbé a relevé qu'il importe de constater, avec reconnaissance, que la CVJR qui a clos ses travaux a rempli sa mission, rassurant que les conclusions et les solutions proposées par cette Commission "seront  minutieusement sériées et mises en application, dans les délais les meilleurs, en tenant compte des possibilités réelles" du pays.

Le président togolais fait état d'une évolution constante du pays, soulignant : le "Monde change, le Togo aussi change".

"Nous ne sommes plus, tout à fait comme hier. Nous avançons, en dépit des difficultés qui jonchent la voie que nous suivons. Nous progressons peu à peu. Nous allons de l'avant", a-t-il précisé.

Dans le domaine économique où le taux de croissance est estimé à 4,8% en 2011 et attendu à 5,6 % en 2012, Faure Gnassingbé souligne qu'en dépit de la crise mondiale, l'économie togolaise "progresse nettement" mais qu'il reste que les "succès se traduisent en mieux être pour le citoyen moyen et que le panier de la ménagère s'en ressente durablement".

Il a touché la question de la citoyenneté en appelant à ce que les valeurs citoyennes de respect de la chose publique s'imposent à tous comme une "ardente obligation".

"Agrandir sa maison en mordant sur la voie publique, jeter des ordures et des déchets de toutes sortes dans la rue, encombrer sciemment les trottoirs qui viennent d'être rénovés, ne pas respecter les voies, les ponts, les chaussées réaménagés à grand frais, bloquer la circulation piétonne en envahissant les trottoirs, boucher les caniveaux destinés à évacuer les eaux de pluie, se faire transporter à trois ou à quatre sur une seule motocyclette, jeter les eaux usées dans les rues sont des attitudes qu'il est urgent d'abandonner", a-t-il rappelé au peuple.

"Nous devons revenir à des réflexes citoyens, que nous avons perdus de vue depuis quelque temps", a ajouté Faure Gnassingbé, poursuivant que le respect de la chose publique est une "valeur fondamentale" à préserver.

"La société que nous entendons bâtir est avant tout une société d'ouverture et d'inclusion", a souligné le chef de l'Etat togolais, faisant état d'égalité des chances devant la loi, égalité face à l'école, égalité face à l'emploi, et de la primauté à donner au mérite qui doit "l'emporter sur tous les autres critères".

Sur le plan politique, Faure Gnassingbé a présenté l'année 2012 comme une année électorale pour son pays et appelé le peuple à "tout mettre en œuvre pour éviter les périls, les dangers et les attitudes qui obscurcissent le plus souvent" les lendemains électoraux dans ce pays.

Il a souligné que des "progrès importants" ont été réalisés pour l'organisation des élections et ont pris en compte les observations formulées par des instances internationales pour améliorer le système électoral du Togo.

Il a exhorté tous les acteurs engagés dans ce processus "à dépasser l'esprit partisan afin de consolider les bases d'une société togolaise moderne mais aussi en phase avec son histoire, sa culture et ses réalités".

Le président togolais a fait état de son souhait d'un "débat clair, sincère, dépassionné" qui intègre la sauvegarde de ce qui est essentiel : "l'avenir du Pays, sa stabilité et son développement".