Plus de 70 pays se réunissent à Istanbul pour accentuer la pression sur le régime d’Assad

Afriquinfos Editeur 8 Vues
6 Min de Lecture

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton figurent parmi les participants à la deuxième Conférence du Groupe des Amis du peuple syrien à Istanbul. En revanche, l'émissaire conjoint de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Kofi Annan, ainsi que la chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, ne participent pas à cette réunion.

La Russie et la Chine, deux pays qui ont opposé leur veto à une résolution du Conseil de sécurité  appelant Damas à mettre fin à la violence, avaient annoncé qu'ils ne participeraient pas à la conférence d'Istanbul. Par ailleurs, l'Iran et les pays qui ont voté contre une résolution de l'Assemblée générale de l'ONU n'ont pas été invités à la réunion. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a prononcé un discours d'ouverture puis divers chefs de délégation se sont aussi exprimés lors de la réunion. M. Erdogan a déclaré que le peuple syrien ne luttait pas tout seul. La Turquie soutient le peuple syrien dans son combat pour la liberté, a-t-il souligné.

La Turquie ne souhaite ni s'ingérer dans les affaires intérieures des autres pays ni rechercher un quelconque intérêt propre, mais elle s'efforcera de préserver la liberté dans la région, a-t-il indiqué, avant d'ajouter : "Le problème syrien n'affecte pas seulement la Syrie, il affecte toute la région et le monde entier."

Il a exhorté la communauté internationale à parler d'une seule voix et à mener une action commune afin de mettre fin à l'effusion de sang en Syrie. De son côté, le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Hamad ben Jassim ben Jabor Al Thani, a déclaré lors de la réunion qu'il était inacceptable que le régime syrien tue ses propres citoyens et cherche à gagner du temps en affichant son soutien aux efforts déployés par Kofi Annan.

 Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil El Arabi, a déclaré que cette réunion avait trois objectifs : parler d'une seule voix pour soutenir le peuple syrien, rechercher un cessez-le-feu pour arrêter l'effusion de sang, et soutenir l'opposition syrienne, à savoir le Conseil national syrien. Il a souligné que les "les puissances régionales doivent conjuguer leurs efforts pour soutenir le peuple syrien dans sa lutte" et que "l'avenir de la Syrie doit être entièrement décidé par le peuple syrien".

 S'exprimant devant les participants à la réunion, le président du Conseil national syrien, Burhan Ghalioun, a appelé la communauté internationale à prendre ses responsabilités et à ne pas permettre au régime syrien de se sentir à l'aise et de gagner du temps. Il a ajouté que le régime syrien constituait une menace pour le monde arabe dans son ensemble. Il a aussi déclaré que le peuple syrien se battrait pour une Syrie libre et que le régime syrien tomberait.

 La conférence d'Istanbul fait suite à la Première Conférence du Groupe des Amis du peuple syrien qui a eu lieu le 24 février à Tunis. La conférence d'aujourd'hui se déroule aussi juste après les réunions entre les représentants de 25 groupes syriens opposés au gouvernement d'Assad, qui ont eu lieu les 27 et 28 mars à Istanbul, et qui ont débouché sur un "pacte national" explicitant la vision de l'opposition pour un avenir démocratique en Syrie.

 La conférence de dimanche devrait renforcer le statut de l'opposition syrienne. Les participants à la conférence décideront notamment d'élever ou non le Conseil national syrien (CNS) au rang de principal représentant du peuple syrien. Figurent également à l'ordre du jour des discussions sur de nouvelles sanctions contre Damas, une  zone tampon à l'intérieur de la Syrie et les modalités de distribution de l'aide humanitaire.

 A l'occasion de la conférence, la Turquie a renouvelé un appel à l'aide internationale pour faire face à un nombre toujours croissant de Syriens qui ont fui les violences dans leur pays et se sont réfugiés dans les provinces du sud de la Turquie. Le nombre de réfugiés a déjà atteint 18.000. Par ailleurs, les médias syriens ont de leur côté accusé dimanche la conférence d'Istanbul de chercher à saper la mission de l'émissaire Kofi Annan.

 Un éditorial du quotidien al-Baath, porte-voix du parti Baas, critique sévèrement la conférence d'Istanbul et déclare que la conférence cherche à trouver des moyens de tuer plus de Syriens. Le journal estime que la réunion ne donnera pas de fruits.