Lancée en 2009 sur le continent noir grâce à l’expérience pilote du Mozambique, la CARMMA a été appropriée depuis par 36 Etats d’Afrique. Même si des avancées ont été réalisées en Afrique à travers la mise en œuvre de cette campagne, de grands efforts restent encore à être déployés. « Pour que le continent tire le plus grand parti possible de son riche potentiel, il faut encore relever bien des défis. Et aucun n'est plus redoutable que d'améliorer le bilan de l'Afrique en matière de santé maternelle », avertit le Directeur Exécutif de l’UNFPA, Dr Babatunde Osotimehin.
Loin de lancer un cri d’alarme, le FNUAP (Fonds des Nations Unies pour la population veut surtout éclairer les consciences africaines sur l’étendue de la tâche en matière de santé néo-natale et maternelle. « Une récente étude publiée par The Lancet, revue médicale qui fait autorité, a montré qu'en 2008, huit des dix pays enregistrant les taux de mortalité maternelle les plus élevés se trouvent en Afrique. Les pays qui ont été frappés avec une dureté particulière par l'épidémie du VIH/sida ont vu les chiffres augmenter, plutôt que baisser», détaille Dr Babatunde Osotimehin en insistant sur les statistiques.
Selon le FNUAP, « la Guinée équatoriale a déjà dépassé la cible d'une réduction de 75 % des décès maternels énoncée dans les Objectifs du Millénaire pour le développement. L'Erythrée est elle aussi en voie d'atteindre cette cible. L'Ethiopie et le Rwanda figurent au nombre d'autres pays où la réduction a déjà dépassé les 60% ». Autant de bons élèves qui cachent la forêt des "cancres" en santé de la mère et de l’enfant sur le continent berceau de l’Humanité.
La preuve, confie Dr Babatunde Osotimehin : « Malgré certains résultats remarquables, plus de 450 femmes et filles continuent de mourir chaque jour en Afrique de complications de la grossesse ou de l'accouchement ».
« Si l'on veut que Ie continent poursuive le remarquable progrès économique et social réalisé durant la dernière décennie, la réduction de la mortalité infantile et maternelle doit être une absolue priorité. Il est à notre portée de faire en sorte qu'aucune femme ne meure en donnant la vie », lance le premier responsable du FNUAP qui est en même temps Secrétaire général adjoint de l'ONU.
Afriquinfos