Le palmier à huile : « La vache laitière sur le littoral du lac Tanganyika »

Afriquinfos Editeur
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Quitter la ville de Bujumbura vers le sud, en prenant la route Bujumbura-Makamba (sud-ouest du Burundi), sur le littoral du lac Tanganyika, de Kabezi dans la province de Bujumbura  dit rural jusqu’à Nyanza-Lac dans la province de Makamba, une verdure incroyable domine le paysage. Le palmier à l’huile est omniprésent. Autour des maisons, sur les bords de la route,… que de palmeraies !

Il y a partout de petites unités artisanales de transformation où les moins nantis  écoulent leur récolte. La population affirme que sans palmeraie, il n’y a pas de vie ! « C’est la principale source de revenus. Quand on a une grande palmeraie, c’est la richesse. C’est par l’argent tiré de l’huile de palme que nous parvenons à satisfaire à nos besoins comme envoyer nos enfants à l’école, se construire une maison,… C’est en fait notre vache laitière », signale Gabriel Gahungu, un agriculteur rencontré à Rumonge, au sud-ouest du pays. Cet homme précise qu’il a seulement 65 pieds de palmier à l’huile mais d’un coup il a un chiffre d’affaires frôlant un million de Fbu tous les trois mois quand le champ est bien entretenu.  

Sur le plan social, tout jeune prétendant sans palmeraie est renvoyé. Anita, une jeune fille croisée à Nyanza-Lac le confirme : « Quand ton mari a une grande palmeraie, c’et une assurance qu’au niveau financier, les choses vont marcher ».

Et  au niveau administratif, c’est le même constat. D’après Térence Ntiranyibagira, chargé de service  plantation à l’Office de l’huile de palme (OHP),  le palmier à l’huile est d’une grande utilité. Pour le cas de Tenera, le type le plus productif, un pied de palmier à huile peut donner  12 à 15 régimes. Et sur un ha, indique-t-il, on peut récolter 2,5 à 3 tonnes de l’huile de palme par an. Et un fût de plus ou moins 200 litres, indique-t-il, se négocie autour de 300.000Fbu.

En plus de l’huile consommée dans les ménages, M. Ntiranyibagira signale que cette plante donne un autre type d’huile constituant une matière 1ère pour la fabrication du savon.  Elle donne aussi, poursuit-il, du tourteau très nutritif pour le bétail, des balaies  confectionnées à partir des branchages, d’un vin appelé ’’Ibondo’’ extrait  du tronc du palmier à l’huile. D’après lui, cette plante sert à la construction des enclos et son tronc peut  servir de combustibles dans les fours lors de la fabrication des briques. 

Signalons qu’il existe deux variétés  de palmier à l’huile : la variété traditionnelle Dura et la variété moderne Tenera. La 1ère variété est cultivée dans les régions traditionnelles chaudes dont l’Imbo, (ouest), le Bugesera (nord-est) et le Kumoso (est). Et la seconde (Tenera) est la plus productrice et permet d’avoir une grande quantité d’huile de palme. Le Dura  est caractérisé par des noix assez longues tandis que pour le Tenera, les noix sont de petite taille mais très productives.