En août 2014, une loi prévoyait la prison à vie pour tout individu qui était sujet d’homosexualité. Cette loi décriée par des associations des droits de l’Homme et certains ougandais a été rejetée par la Cour constitutionnelle ougandaise, six mois après son entrée en vigueur.
Un an après cette « bonne nouvelle», des centaines de personnes se sont rassemblées à Entebbe à une quarantaine de kilomètres au sud de la capitale ougandaise pour célébrer l’évènement. Au cours de cette marche dénommée « marche des fiertés », les manifestants ont arboré des drapeaux, cravates, et autres accessoires vestimentaires aux couleurs de l’arc-en-ciel, couleurs symboliques de la communauté LGBT.
«Pour nous, ce rassemblement célèbre qui nous sommes, ce que nous vivons, mais aussi nos amis et alliés», a déclaré Richard Lusimbo, l’un des organisateurs de la marche.
Et d’ajouter : «Nous avons connu certains progrès, la loi a été frappée de nullité. Et cela a permis l’écriture d’un nouveau chapitre de notre militantisme».
Un nouveau chapitre qui n’est pas néanmoins pas prêt de connaitre son épilogue. Malgré l’abolition de cette loi, l’homosexualité reste un crime en Ouganda, punissable de plusieurs années de prison.
Par ailleurs, des hommes politiques ont déposé, il ya quelques semaines, une nouvelle proposition de loi qui réintroduirait le délit de « promotion » de l’homosexualité. Une loi qui contraint, sous peine de sanction toute personne à dénoncer les homosexuels de son entourage.
L’Afrique, hostile à l’homosexualité
L’homophobie est très développée en Ouganda. A l’image de ce pays où harcèlement et intimidations sont le quotidien des homosexuels, la plupart des sociétés africaines restent hostiles à la question de l’homosexualité.
Récemment en tournée en Afrique de l’Est, le président américain Barack Obama a appelé les dirigeants de la région à respecter le droit des homosexuels et à veiller à leur protection. Un appel que son homologue Uhuru Kenyatta a rejeté catégoriquement, affirmant que ses compatriotes sont majoritairement contre l’homosexualité. En juillet dernier, des Kenyans avaient manifesté pour interdire à Barack Obama d’aborder la question alors qu’il devait se rendre dans le pays.
P. Amah