Ouganda: Bobi Wine armé juste de sa voix pour battre Museveni en 2026 dans les urnes

Afriquinfos Editeur
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Bobi Wine, dirigeant du principal parti d'opposition, le 1er décembre 2020 près de Kayunga, en Ouganda.

Le principal parti d’opposition ougandais a annoncé mercredi ce 25 juin 2025 l’intention de son chef Bobi Wine, déjà candidat en 2021 face au Président Yoweri Museveni, de concourir à nouveau lors du prochain scrutin à hauts enjeux de 2026.

Président de l’Ouganda depuis quatre décennies et âgé de 80 ans, M. Museveni a annoncé il y a deux jours son intention de se représenter. « Le président de notre parti Robert Kyagulanyi (le vrai nom de Bobi Wine, NDLR) a soumis aujourd’hui une expression d’intérêt pour concourir (au poste de) Président de l’Ouganda », a déclaré le Secrétaire général de la NUP (Plateforme d’unité nationale), Lewis Rubongoya. M. Rubongoya a ajouté que M. Wine avait soumis les documents nécessaires au parti, qui vont maintenant être examinés.

L’opposant ougandais Bobi Wine à Kampala le 26 janvier 2024.

« Nous devons nous rassembler derrière lui, cette fois-ci pour que le changement advienne en Ouganda », a-t-il appelé. Ancien chanteur âgé de 43 ans, Bobi Wine est devenu le principal visage de l’opposition au régime de Yoweri Museveni, qui dirige l’Ouganda d’une main de fer depuis 1986. Il a été arrêté ou assigné à résidence à de multiples reprises ces dernières années, et le fils et héritier de Yoweri Museveni et chef de l’Armée, Muhoozi Kainerugaba, l’a plusieurs fois publiquement menacé.

Début mai 2025, M. Kainerugaba avait affirmé avoir capturé le chef de la sécurité de M. Wine, Eddie Mutwe. Il avait déclaré qu’il le détenait « dans (son) sous-sol » et qu’il l’utilisait « comme punching-ball ». « Tu es le prochain », a-t-il ajouté à l’adresse de l’opposant emblématique, qui avait ensuite dénoncé les « tortures » exercées contre M. Mutwe, finalement libéré.

Un autre opposant de premier plan, Kizza Besigye, ancien médecin personnel de Museveni, a été enlevé au Kenya en novembre 2024, et traduit devant une Cour martiale pour trahison, fait passible de la peine capitale. Son dossier a été transféré à un tribunal civil en février 2025. Cependant, M. Museveni a récemment promulgué une loi permettant aux civils d’être jugés par des Tribunaux militaires, dont les critiques craignent qu’elle ne soit utilisée contre l’opposition. Les Nations Unies et plusieurs organisations de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude concernant la répression de l’opposition à l’approche de l’élection présidentielle.

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