L’austérité économique à laquelle contraint ses sujets, ces derniers mois, le souverain Mswati III fait sortir les opposants swazis de leurs gonds. Après la multiplication des marches de dénonciation du refus des autorités de Mbabane d’enclencher des réformes démocratiques en 2011, l’opposition locale passe à la vitesse supérieure. A la faveur de la dernière édition du célèbre Festival, « Bushfire», qui se voulait une plateforme d’échanges d’idées sur l’avenir socio-politique du petit Etat d’Afrique australe, les critiques ont fusé dans le camp des contestataires de la monarchie swazie.
Le regain de mécontentement à l’encontre du pouvoir de Mbabane est né de l’invitation adressée au jeune roi polygame pour prendre part au jubilé marquant les 60 ans de règne de la Reine Elisabeth II. « Cette invitation légitime le règne despotique de Mswati III », a sans détours dénoncé le Pudemo, principal mouvement d'opposition interdit au Swaziland.
Ssn (le réseau de solidarité avec le Swaziland) basé en Afrique du Sud a aussi donné dans cette vague de contestations en prônant un large boycott de l’édition 2012 du « Bushfire Festival », le plus grand rendez-vous musical annuel du Swaziland qui se tient à quelques kilomètres du Palais royal. Lira et Zahara, deux grandes stars féminines de la chanson en Afrique du Sud ont répondu favorablement à cet appel de la diaspora swazie ! Mais, d’une manière générale, le boycott réclamé n’a pas eu lieu ; le Ssn peut se féliciter tout de même d’avoir indirectement placé la situation socio-politique désastreuse du petit Etat du Sud de l’Afrique au cœur du « Bushfire Festival 2012 ». « Tout le monde est pour une meilleure gouvernance et une transformation du Swaziland », a lâché JiggsThorne, organisateur de cette rencontre musicale, à nos confrères de l’Afp.
« L'idée des organisateurs cette année a été d'essayer de monter une plate-forme pour dire aux gens qui boycottaient +venez parler+ », nuance de son côté Laurence Amigues, directrice de l'Alliance française sur le sujet, toujours chez l’Afp. Une chose est certaine, le sort des Swazis n’émeut pas encore la communauté internationale.
Mswati III a succédé le 25 avril 1986 à son père, Sobhuza II, décédé en 1982, à la suite d’une pneumonie. Ce dernier a conduit en 1968 son pays à l’accession à la souveraineté internationale et sa mémoire jouit d’un grand respect au Swaziland. Mswati III, 44 ans, est le soixante-septième fils du défunt Sobhuza II. Il a treize épouses et vingt-quatre enfants.
Afriquinfos