Mali : le massacre à Ogossagou sur le point d’être qualifié de crime contre l’humanité (ONU)

Afriquinfos Editeur
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Massacre à Ogossagou
Un soldat togolais de la Minusma (Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation pour le Mali) patrouille sur une route entre Mopti et Djenne, dans le centre du Mali, le 28 avril 2019.

Genève (© 2020 Afriquinfos)-Les conclusions d’une enquête publiées mercredi par les Nations Unies révèlent que le massacre perpétré le 14 février dernier dans le village d’Ogossagou, dans la région de Mopti, dans le centre du Mali, pourrait être qualifié de crime contre l’humanité.

L’enquête de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) et du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) avait pour but de faire la lumière sur les circonstances de l’attaque, d’identifier les auteurs ainsi que les victimes, et de situer la responsabilité des acteurs impliqués.

Au terme de cette mission d’enquête, la MINUSMA déclare être en mesure de conclure que le 14 février 2020 vers 5h du matin, plusieurs dizaines d’individus, dont certains identifiés comme des chasseurs traditionnels, appuyés par des hommes en tenue militaire et des membres présumés de la communauté dogon, ont conduit une attaque vraisemblablement planifiée et ciblant la partie du village d’Ogossagou habitée par les membres de la communauté peule.

Les assaillants, munis de fusils automatiques, de fusils traditionnels de chasse et de machettes, ont exécuté au moins 35 personnes toutes membres de la communauté peule, dont une femme, trois garçons, et deux filles, et blessé au moins trois autres. A ce jour, au moins 19 personnes dont cinq enfants sont toujours portées disparues depuis l’attaque.

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Massacre à Ogossagou : un véritable massacre

Au moins 136 habitations ont été détruites par incendie volontaire ou rendues inhabitables, 32 greniers et hangars de stockage de vivres incendiés ou rendus inutilisables, 24 charrettes, trois bâtiments commerciaux détruits, deux enclos à bétail détruits et/ou incendiés et un nombre important de têtes de bétail volées ou tuées.

Ces faits « constituent des atteintes graves aux droits de l’homme, notamment des privations arbitraires du droit à la vie, des atteintes au droit à l’intégrité physique et morale, et des atteintes au droit à la propriété », note le rapport.

« Au regard de la loi malienne, ces actes peuvent constituer des crimes prévus et punis par le code pénal malien. Ces graves atteintes aux droits de l’homme pourraient également être qualifiées de crimes contre l’humanité, si jugées par un tribunal compétent, en vertu du droit international pénal, particulièrement l’article 7 du Statut de Rome », ajoute-t-il.

« Je suis très préoccupé par l’impunité dont jouissent les auteurs de ces actes similaires à ceux ayant déjà occasionné la mort d’au moins 157 personnes dans le même village en mars 2019 au cours d’une attaque planifiée, organisée et coordonnée. Il devient important de mettre un terme au cycle de violence meurtrière alimenté par l’impunité de ses auteurs », a souligné le chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif.

Après avoir reçu l’alerte d’un risque imminent d’attaque, la MINUSMA avait immédiatement déployé un détachement de Casques bleus par voie terrestre, dans le but de prendre des mesures proactives pour protéger les civils.

« Bien qu’arrivés aux alentours du village avant l’attaque, les éléments de la Force de la MINUSMA ont été détournés de leur itinéraire vers une autre localité. Ayant rebroussé chemin, les éléments de la Force ne sont arrivés sur les lieux qu’après l’attaque », a regretté M. Annadif.

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