Intégration en Afrique/Un accord de partenariat économique à la place de l’acceptation d’une adhésion du Maroc dans la CEDEAO?

Afriquinfos
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ABUJA (© 2017 Afriquinfos)- Moins de deux semaines après la demande officielle d’adhésion du Maroc à la CEDEAO (Communauté économique d’Afrique occidentale), le Président de la Commission de cette Communauté s’est exprimé publiquement pour la première fois sur le sujet.

 

C’est au micro de RFI (Radio France Internationale) que Marcel Aimé de Souza (diplomate béninois dont le pays entretient de bonnes relations avec le Maroc), Président en exercice de la Commission de la CEDEAO, s’est sans ambages prononcé sur la demande officielle d’adhésion du Royaume chérifien à la CEDEAO. Sans s’opposer frontalement à cette requête d’adhésion du Maroc, M. de Souza a habilement lié la décision finale vis-à-vis de cette requête au bon vouloir des chefs d’Etat de cette communauté…

«Nous allons mettre au point une Commission paritaire pour que dans un mois et demi, nous puissions signer un Accord de partenariat économique déclarant le Maroc comme un associé privilégié», a détaillé le patron de la CEDEAO. «Le Maroc ne sera pas astreint comme un membre dans ce processus parce que le problème, c’est que nous allons nous heurter au texte de l’Union africaine qui a divisé le continent en cinq régions comme zones économiques régionales. Le Roi (du Maroc) dit où s’arrête l’ouest? Alors faut-il prolonger l’ouest jusqu’au nord?», a émis comme appréhensions détournées ce politique béninois.

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«Nous allons soumettre la demande marocaine aux chefs d’Etat qui prendront la décision» finale, a poursuivi l’ancien ministre sous Yayi Boni, marié à une fille de feu Eyadèma Gnassingbé. «Ce qui est certain, nous pouvons entretenir de très bons rapports avec le Maroc, puisque comme vous le savez», plusieurs multinationales marocaines investissent en Afrique sub-saharienne et tout particulièrement en Afrique occidentale, s’est voulu rassurant Marcel de Souza. En citant des multinationales comme Attijariwafa Bank, la BMCE (Banque marocaine du commerce extérieur), etc.

 Eviter de créer un précédent négatif avec l’adhésion du Maroc à la CEDEAO

«On risque de créer un précédent puisque le Tchad avait fait les mêmes démarches. Et juste après le Roi du Maroc, c’est la Tunisie également qui m’a envoyé son ambassadeur pour me signifier qu’elle voulait être membre à part entière de la CEDEAO», a détaillé Marcel de Souza au sujet de l’attention institutionnelle que portent plusieurs Etats du Maghreb à l’Afrique occidentale, et des corollaires diplomatiques qui pourraient découler de telles ambitions.

«C’est heureux pour nous que la CEDEAO suscite autant d’engouement. Mais nous devons en profiter pour voir comment accélérer l’intégration et voir si tout ceci peut amener à booster les relations que nous avons avec les pays frères comme le Maroc et la Tunisie – pourquoi pas? –, mais cette décision relève de la Conférence des chefs d’Etat», a conclu le beau-frère du Président Faure Gnassingbé.

 

SAMIR GEORGES