Le gouvernement congolais appelle au respect des droits des enfants

Afriquinfos Editeur
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"Dans notre pays, chaque groupe social a ses propres pratiques traditionnelles et culturelles. Peut-on faire la différence dans ces pratiques celles qui sont utiles, inoffensives ou néfastes ? Nous devons éveiller les consciences sur cette problématique afin de faire respecter les droits des enfants", a dit la ministre Raoul dans une déclaration du gouvernement, à l'occasion de la Journée de l'enfant africain, célébrée le 16 juin de chaque année.

Selon elle, pour cette 23ème édition, il s'agit d'"attirer particulièrement l'attention de nos compatriotes sur le thème que nous propose l'Union Africaine, à savoir ''Eliminer les pratiques sociales et culturelles néfastes affectant les enfants : notre responsabilité collective''.

Une enquête menée à Brazzaville auprès de 474 enfants de moins de 18 ans et de 80 adultes montre que 210 enfants, soit 44%, déclarent avoir été victimes d'une pratique néfaste.

La première pratique citée par les enfants est celle qui découle de l'accusation de sorcellerie. La deuxième la plus citée est celle des "enfants de la rue", les enfants interrogés disent se retrouver dans cette situation parce qu'ils sont maltraités dans les familles.

La ministre Raoul a invité "les chefs religieux, les associations, les médias à garantir une vie sans violence pour nos enfants, en organisant des activités de sensibilisation, pour prévenir et éliminer les pratiques néfastes".

Elle a exhorté les Congolais au respect de la Constitution qui en son article 33 stipule que "tout enfant, sans discrimination de quelque forme que ce soit, a droit, de la part de sa famille, de la société et de l'Etat, aux mesures de protection qu'exige sa condition". Depuis 2010, le Congo s'est doté d'une loi portant protection de l'enfant.

Au cours de la cérémonie qui a regroupé des enfants venus des différents arrondissements de la capitale, la vice-présidente du parlement des enfants du Congo, Marina Paka, a plaidé pour l' enfance qui "devrait jouir d'une protection spéciale face à toute forme de menace pouvant compromettre sérieusement sa santé physique et morale ou affecter son sens de jugement et de responsabilité envers la société".

A cette occasion, des kits de protection ont été remis aux enfants albinos. Et le public a suivi une pièce de théâtre sur quelques pratiques néfastes faites aux enfants, notamment le mariage forcé, la traite des enfants, les enfants accusés de sorcellerie, la discrimination des enfants albinos.

De même, un documentaire a été projeté sur le phénomène de la traite des enfants à Brazzaville et surtout dans la capitale économique, Pointe-Noire, où elle est pratiquée essentiellement dans les milieux des ressortissants de l'Afrique de l'ouest. Une enquête réalisée il y a près de six ans, avec l'appui du Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF) a permis de dénombrer dans ces deux villes, environ 1.800 enfants victimes de cette pratique de traite.

La Journée de l'enfant africain est célébrée par les Etats membres de l'Union Africaine, en mémoire du massacre des enfants de Soweto (Afrique du Sud) en 1976 par le régime de l'apartheid. Elle est une opportunité pour réfléchir sur les réalités vécues de nos jours par les enfants en Afrique.