Burundi : un rapport de l’ONU épingle directement le président Nkurunziza dans les violences

Afriquinfos
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Disparition de Nkurunziza

Genève (© 2018 Afriquinfos)-Un rapport commandité l’ONU a été rendu public ce mercredi 05 septembre sur les violences au Burundi. S’appesantissant sur les violations des droits de l’homme dans le pays ces deux dernières années, le document indexe directement le président Pierre Nkurunziza comme un commanditaire des violences. Une première.

Les conclusions de la Commission d’enquête des Nations Unies sur le Burundi présentées à Genève ce mercredi sont formelles. Les violences continuent de plus belle dans le pays et le pouvoir de Bujumbura à son plus haut niveau, n’y est pas étranger. La Commission présidée par Doudou Diène, rapporteur spécial de l’ONU sur les questions des droits de l’homme, met en exergue des violations graves : crimes contre l’humanité ; des exécutions sommaires, des disparitions forcées, des arrestations et des détentions arbitraires, des tortures et d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Le rapport indique en outre que les Imbonerakure, jeunes militants du parti au pouvoir  jouent un rôle déterminant dans ces violences. Et pour la première fois, le président Pierre Nkurunziza est lui-même indexé comme un acteur de ces violences. Il est accusé d’appels récurrents à la violence et à la haine. La réaction du pouvoir de Bujumbura ne s’est pas fait attendre. Le camp présidentiel a vivement protesté contre lesdites allégations les traitants de « mensonge ». Pour ses partisans, leur « Guide éternel » a toujours prôné la paix, la réconciliation et la cohésion nationale.

A la surprise générale, et alors qu’il ne cachait pas son intention de se représenter à la prochaine présidentielle Pierre Nkurunziza a déclaré le 7 juin dernier qu’il ne sera pas candidat en 2020. Son opposition n’y croit pas une seule seconde et demande à voir. Elle estime que cette annonce est juste une diversion en direction de la Communauté internationale qui a mis la pression au régime avec des sanctions ciblées. Il n’est pas exclu que celui qui déclare que c’est Dieu qui l’a désigné pour diriger le Burundi face à nouveau volte-face.

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S.B.