Burundi : Des semonces diplomatiques fusent, Pierre Nkurunziza trace une ligne rouge !

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C’est la Belgique qui a ouvert la série de sanctions en suspendant son aide électorale au Burundi. Plus tard,l’Union Européenne décide de faire évacuer une partie de son personnel du pays. Ce départ sera suivi de celui des Etats Unis et de certaines ONG internationales. Ce mardi c’est la  France qui a annoncé qu’elle suspendait sa coopération sécuritaire.

Toutes ces institutions  sont venues demander à Nkurunziza de respecter l’accord de paix signé à Arusha en 2000 et de retirer sa candidature. Mais ces sommations semblent être de nul effet sur le chef d’Etat burundais. A travers son porte-parole, le président a dénoncé ces pressions diplomatiques et s’est prononcé sur la question pour la première fois depuis le début de la crise sur les ondes de la radio nationale.

«Le gouvernement du Burundi est  profondément préoccupé par l’activité diplomatique en cours qui tend à saper et à dénigrer les institutions républicaines et constitutionnelles du pays », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba.

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 «Le gouvernement du Burundi ne négociera, ni ne discutera des questions qui tendent à saper ses institutions. Ceci est la ligne rouge qui doit guider ceux qui cherchent à collaborer » avec les autorités burundaises», a poursuivi Philippe Nzobonariba.

 Le porte parole est allé plus loin  en accusant certaines délégations d’envoyés spéciaux et des comités d’éminentes personnalités dépêchées par la communauté internationale pour aider à trouver des solutions à la crise actuelle , qui selon lui « débarquaient au Burundi avec des idées et des recommandations préconçues » sans se donner la peine de vérifier les faits sur le terrain.

Le porte-parole a, à cet effet dénoncé  des rapports publiés pour diaboliser le gouvernement du Burundi avant de pointer du doigt les médias internationaux et des agents étrangers, qui selon lui encourageaient les troubles et l’exode de réfugiés.

 Tout en disant « apprécier les conseils de tous ceux qui sont préoccupés par la situation », le gouvernement avertit que « certaines questions qui touchent à la souveraineté, à la constitutionnalité et à la primauté du droit qui régit la République de Burundi ne peuvent être sujet à débat ».

 Le président Nkurunziza a par ailleurs réaffirmé à travers son porte parole que s’il venait à être élu par le peuple en vertu de la Constitution, ce serait son dernier mandat.

 Pendant ce temps les manifestations se poursuivent dans la capitale burundaise contre ce troisième mandat. Ce mardi, les manifestants étaient de nouveau dans la rue dans certains quartiers de la capitale. La police était une fois de plus déployée dans les quartiers contestataires pour disperser plusieurs centaines de manifestants,

 A ce jour ces contestations ont déjà provoqué la mort d’une trentaine de personnes.

 Une nouvelle réunion de crise, convoquée par la Communauté d’Afrique de l’Est, prévue ce dimanche 31 mai  en Tanzanie pourrait être une porte de sortie.Mais la grande question est de savoir si le président burundais s’y rendra.

 Lors du premier sommet de l’EAC le 13 mai dernier consacré à la crise burundaise, des généraux burundais avaient profité de l’absence du pays du président Nkurunziza pour annoncer un coup d’Etat, qui échouera deux jours plus tard.

 Larissa AGBENOU