C'était une décision très attendue par la communauté des investisseurs. Cette dernière avait proposé à la banque de rendre plus flexible la monnaie nigériane dans un contexte marqué par une baisse de près de 50% du prix du baril de pétrole, une ressource dont elle est aussi le principal producteur en Afrique. L’économie du pays est confrontée à une baisse substantielle des recettes publiques, et aussi des réserves de change du pays.
Face à ces fluctuations de l’environnement économique, la première économie d'Afrique cherche continuellement des solutions pour apporter de la stabilité aux investissements. Pour les investisseurs, la dévaluation du naira pourrait permettre d’injecter la liquidité, par conséquent de renflouer les caisses.
Un avis que ne partage pas le directeur de la banque. Dans une récente note d'analyse, JP Morgan a expliqué que la décision de sauvegarde prise le 17 décembre 2014 par la CBN, a eu pour principale conséquence la baisse de la liquidité du naira sur le marché de change et sur celui des obligations.
Une décision qui surprend plus d’un. Plusieurs personnes s'attendaient donc à voir l'institution relâcher les taux pour permettre une plus grande injection de liquidité.
«Nous sommes surpris par les conclusions de l'équipe gérant de JP Morgan, car nous n'avons pas été contactés», a fait savoir M. Emefiele cité par Bloomberg et repris par l’agence Ecofin.
Selon le gouverneur de la CBN, le fait pour les experts de JP Morgan de dire que le marché obligataire nigérian n'est pas liquide, n’est « pas vrai ».
Dans ce climat économique, le Nigeria Stock Exchange a terminé ce 20 janvier sur une note légèrement positive 2015, soit+0,2%). Cependant, des observateurs font remarquer que la performance aurait pu être meilleure avec une décision différente de la CBN.
Pour les experts d'Afrinvest, un intermédiaire de bourse opérant sur le NSE, le marché devrait connaitre une nouvelle tendance baissière dans les prochains jours.
A. Lamy