Les pirates y vont rarement en douceur : quand l’« hacktiviste » irlandais qui se fait appeler « Paddy Hack » a pris d’assaut jeudi dernier le portail officiel du Nigéria, nigeria.gov.ng, son intention était très clairement d’user du chantage sur les autorités du pays ; Il leur laissait 72 heures pour renoncer à la loi anti-gay qui sanctionne l’homosexualité d’une peine pouvant aller jusqu’à 14 ans d’emprisonnement.
« Un refus d’obéir à cet ordre entraînera un flot de fureur dirigé directement contre votre administration, en commençant par la publication de preuves accablantes bien que peu surprenantes de corruption dans vos rangs », disait le message, avant de préciser : « Inutile de détruire les preuves. Elles sont déjà en ma possession ».
Le Ministre de l’Information, Joseph Mutah, a annoncé dès le lendemain que le pirate informatique avait été repoussé et que les standards de sécurité du site avaient été renforcés. Le ministre a également insisté sur le fait qu’aucune tentative de chantage de la sorte ne saurait être tolérée, invitant les activistes à exprimer leurs opinions librement et ouvertement, dans les cadres légaux offerts par la démocratie du Nigéria garantissant la totale liberté d’opinion.
Paddy Hack avait prévenu les autorités de son coup plusieurs heures avant son exécution via son compte twitter, mais les administrateurs du site web du Ministère de l’Information ont été incapables de l’empêcher d’agir.
Après l’attaque, le hacker a démenti être lui-même homosexuel. « Alors comme ça, la rumeur court que je suis gay ? Je ne le suis pas, même si je ne vois pas ça comme une insulte ». Avant d’ajouter : « On continue à me demander pourquoi je suis pro-LGBT. Je préfère le terme « anti-haine ».
Qui sera le prochain à frapper le coup suivant, dans cette guerre informatique ?