Le gouverneur de la CBN, Sanusi Lamido Sanusi, avait annoncé le mois dernier la restructuration du naira, monnaie nigériane, l'introduction du billet de 5.000 nairas en 2013 et la transformation de certains billets en pièces.
La Chambre des représentants a accordé quatre semaines à sa commission bancaire et monétaire pour enquêter sur le projet de la CBN.
Selon la résolution, la commission doit aussi proposer un amendement à la Loi sur la CBN pour que celle-ci demande toujours l'avis du Parlement avant lancer de nouvelles politiques.
Cette résolution a été adoptée à l'initiative du président de la commission des règles et des affaires, Albert Sam-Tsokwa.
S'adressant aux députés, Sam-Tsokwa a indiqué que la projet de la CBN est incompatible avec les meilleures pratiques internationales que les grandes économies comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Chine, qui n'ont pas de billets avec une dénomination si élevée.
Il a rappelé que les États-Unis avaient introduit les billets de 500, 1.000, 5.000 et 10.000 mais avaient dû les retirer en raison des effets néfastes qu'ils avaient sur l'économie.
Certains économistes et d'autres spécialistes estiment que le billet de 5.000 nairas entraînerait la hausse de l'inflation et d'agrandir l'écart entre les riches et les pauvres.
Le président de la Chambre des représentants, Patrick Ikhariale, a indiqué pour sa part que le billet de 5.000 nairas pourrait entraîner la disparition de billets de banque existants.
La majorité des Nigérians sont contre l'introduction de ce billet de banque, a-t-il dit, affirmant qu'il s'agit de "génocide économique".
Le président de la commission bancair et monétaire, Jones Onyereri, a fait savoir que la commission allait inviter le CBN à expliquer le projet avant d'adopter une position. Il a déclaré que la Chambre des représentants ne doit soutenir aucune politique qui pourrait appauvrir davantage les Nigérians.
Femi Gbajabiamila, leader de la minorité à la chambre basse, a proposé de son côté que le gouverneur de la banque centrale soit invité à expliquer les détails du projet, estimant que la CBN a la responsabilité légale d'introduire de telles politiques.