Niger : un programme d’amnistie lancé à l’endroit des déserteurs de Boko Haram

Afriquinfos
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Diffa (© 2016 Afriquinfos)-Le gouvernement Nigérien a annoncé le lancement d’un programme d’amnistie et de réinsertion pour les anciens combattants du groupe jihadistes Boko Haram ce mercredi 28 décembre. L’information a été donnée par le ministre nigérien de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Mohamed Bazoum, en visite à Diffa, dans le sud-est du pays, où une trentaine d’anciens combattants s’est rendue.

. « Nous allons leur garantir la sécurité, nous allons leur éviter la prison, nous allons leur éviter toute poursuite judiciaire. Et nous allons nous acheminer vers une forme de prise en charge », a expliqué Mohamed Bazoum. Les Nigériens de Boko Haram qui décideraient de faire défection savent désormais ce qui les attend. A-t-il précisé.

En appelant ses compatriotes enrôlés dans le groupe jihadiste à déposer les armes, le ministre de l’Intérieur a détaillé le programme mis en place par son gouvernement.

D’abord, les déserteurs seront cantonnés dans ce que les autorités appellent un « camp de transit » : soit celui de Diffa, déjà opérationnel, soit un autre, en cours de construction. « Là, nous allons les installer et leur apprendre un certain nombre d’activités », a précisé Mohamed Bazoum.

Réinsertion des anciens jihadistes

Pour ces anciens combattants, l’amnistie est posée en principe, c’est-à-dire qu’ils ne seront pas jetés en prison après leur reddition. Enfin, les autorités nigériennes s’engagent à former  et à réformer  les anciens jihadistes, afin qu’ils retrouvent une vie sociale et abandonnent leurs idées extrémistes. « Nous allons mettre en œuvre un programme de déradicalisation. Nous allons progressivement les préparer à leur réinsertion sociale », a expliqué le ministre de l’Intérieur.

Selon plusieurs analystes, ce sera là le plus difficile. Car aucun programme de déradicalisation au monde ne fonctionne vraiment, estime le premier. Un autre tempère toutefois : il n’est pas certain, assure-t-il, que l’enrôlement dans Boko Haram se soit toujours fait pour des raisons idéologiques, d’autant que les déserteurs présentés à Diffa étaient pour la plupart de très jeunes gens.

Les salaires promis par les jihadistes ont eu beaucoup d’attrait sur beaucoup de recrues. Le Niger fait le pari qu’un bon emploi et une famille retrouvée pourraient tout aussi bien les remplacer.

Vignikpo Akpéné