Depuis près d'une semaine des journaux de Niamey font état de la délivrance par le ministre d'Etat nigérien en charge des Affaires étrangères et de la Coopération d'un passeport diplomatique à M. Bachir Saleh Bachir, ancien directeur de Cabinet du Guide libyen déchu, non recherché par la Cour pénale international.
Sur ce passeport diplomatique il est écrit que l'intéressé est né en 1946 à Agadez, dans le nord du Niger (frontière avec la Libye).
En outre, selon les mêmes journaux, l'ancien directeur de Cabinet de Kadhafi, a été nommé conseiller à la présidence du Niger.
"C'est vrai que nous avons délivré ce passeport. C'est difficile de le nier si tant est que nous ayons eu l'intention de le faire. Pour le titre de conseiller à la présidence, il ne l'est pas dans les faits, mais pour avoir le passeport diplomatique, il faudra bien mettre une qualité", a reconnu dimanche le ministre Bazoum dans un point de presse.
Par rapport aux informations selon lesquelles les autorités ont obéi à des pressions extérieures, notamment la France, M. Bazoum Mohamed a affirmé que les autorités nigériennes l'ont fait de leur propre chef, "parce que nous sommes souverains et nous n'avons pas la mémoire courte".
"Dans le cas d'espèce c'est le chef de l'Etat qui le lui a donné pour qu'on lui facilite ses déplacements. Voilà ce qu'il faut comprendre. Il est d'usage, et c'est courant, que les autorités du Niger délivrent des passeports diplomatiques à des personnes qui sont leurs amies", a-t-il fait remarquer.
Mais selon le ministre Bazoum, M. Bachir a décidé de restituer le passeport.
"Lorsqu'il a appris tout le bruit que cela faisait, suite à la diffusion de ce papier-là, Béchir Saleh a décidé de restituer le passeport".
Le Niger héberge près de 230 000 réfugiés de Libye, y compris d'anciens mercenaires de Mouammar Kadhafi, et a également accordé l'asile à l'un des fils du Guide déchu, Saadi.