Le député Foukori Ibrahim, bénéficiaire d'une permission d'absence de son institution pour se rendre, à Ougadougou, s'est vu notifier par la police nigérienne l'interdiction de quitter le territoire nationale, le samedi 30 juillet dernier, en application des ordres du Directeur général de la Police nationale qui aurait, à son tour, reçu des instructions "d'en haut".
Irrité, le député rebroussa chemin et partit demander des explications au Directeur général de la Police nationale qui a reconnu avoir donné l'ordre et lui apprend qu'il fait parti d'une liste de 11 personnalités interdites de sortir du territoire national.
Dans une déclaration, mardi 2 août, devant le parlement réuni en session, son groupe parlementaire, l'Alliance pour la Réconciliation nationale (ARN), composé des partis de l'opposition parlementaire, a fustigé et condamné de "tels comportement (…) qui violent délibérément les dispositions constitutionnelles et le règlement intérieur de l'Assemblée Nationale", accordant une immunité parlementaire aux députés nationaux.
"Face à cette situation grave de violation des droits et libertés de la personne humaine, qui rappelle les régimes d'exception, indique le communiqué, le groupe parlementaire ARN demande au président de la République, Premier Magistrat, de mettre impérativement fin à cette dérive et de faire respecter les dispositions de la constitution, à l'esprit et à la lettre, conformément à son serment coranique".
Rappelons que le député Foukori Ibrahim, élu sous la bannière du Mouvement national pour la Société de Développement (MNSD Nassara), le parti de l'ancien président Mamadou Tandja, a été libéré de prison, en février dernier, pour une affaire liée à sa gestion à la tête de la Société nigérienne d'Electricité (NIGELEC).
En outre, son élection fait l'objet de contestation au sein de sa propre formation politique. Cette affaire est encore pendante devant la justice.