En réaction à la crise libyenne, le dirigeant nigérien, qui prenait part pour la première fois à un sommet de l’UA depuis son élection récemment, fait état de menaces sécuritaires liées aux activités terroristes, économiques et sociales sur le Niger, un des pays voisins de la Libye. Il en appelle à une solution politique rapide à ce conflit ayant dominé les discussions des chefs d’Etat à Malabo.
Question : Monsieur le président, quel bilan faites-vous de ce 17e sommet de l’Union africaine qui vient à peine de s’achever cette nuit à Malabo en Guinée équatoriale ?
Réponse : Le bilan est globalement positif. Vous savez que le thème de ce sommet est relatif à l’autonomisation des jeunes. Le sommet a pris des grandes décisions en ce qui concerne la lutte contre le chômage des jeunes, a pris également des décisions relatives à l’éducation et à la formation professionnelle et technique des jeunes, et a appelé tous les Etats sur la nécessité de se mobiliser afin de préparer un meilleur avenir à nos jeunes. Tout comme vous le savez, les jeunes de moins de 35 ans comptent aujourd’hui 62% de la population africaine et ils constituent effectivement l’avenir de l’Afrique.
Ensuite, il y a eu de très longues discussions sur la Libye et là également le sommet adopté la proposition qui a été faite par le comité ad hoc de haut niveau des chefs d’Etat qui était chargé de proposer la « feuille de route » de l’Union africaine aux deux parties libyennes, aussi bien au colonel Kadhafi qu’aux responsables du CNT (Conseil national de transition). Le sommet a décidé de mandater ce comité-là pur qu’il poursuive son travail de rapprochement des points de vue afin qu’on puisse avoir une solution politique négociée à la crise libyenne. Parce que nous sommes tous d’accord au sommet que la crise libyenne n’a pas de solution militaire.
Q : Qu’entendez-vous par solution politique négociée ?
R : C’est une solution qui prévoit un cessez-le-feu, l’ engagement du dialogue entre les différentes parties, la mise en place d’une transition politique qui va déterminer la durée, les organes qui vont diriger cette transition et leurs attributions, et des élections démocratiques afin d’instaurer la démocratie en Libye.
Q : Est-ce que le Niger avait un messager particulier à adresser, d’autant que vous avez été accueilli chaleureusement par vos pairs après votre élection à la tête de votre pays ?
R : Le message particulier que j’ai adressé est qu’en rapport avec la situation en Libye, le Niger est un pays voisin de la Libye. Le Niger, comme tous les pays du Sahel, connaît les menaces relatives aux activités intégristes, les menaces également d’ organisations criminelles, nomment le trafic de drogues et des armes. Ces menaces se sont amplifiées par la crise en Libye qui a des conséquences économiques, sociales et sécuritaires comme je viens de vous le dire sur le Niger. Le message sur lequel je voudrais insister est qu’une solution rapide soit trouvée sur la question libyenne.
Q : Au plan interne, quelles sont vos urgences, Monsieur le président ?
R : Au plan interne, comme vous le savez, j’ai défendu un programme que le peuple nigérien a approuvé. Mes urgences, c’est la sécurité : défendre la sécurité des personnes et des biens au Niger, défendre l’intégrité du territoire surtout face aux menaces que je viens de rappeler. Ensuite, notre autre urgence, c’est de stabiliser les institutions démocratiques républicaines afin que le Niger ne connaisse plus d’instabilité et enfin, c’est la relance de l’économie nigérienne à travers le développement du tourisme et puis des infrastructures, de communication, énergétiques. Et nous faisons une bonne place à l’éducation, à la santé, à l’accès à l’eau et justement à la création d’emplois pour les jeunes. Et nous prévoyons 50.000 emplois par an, c’est-à-dire 250.000 emplois sur le mandat que le peuple nigérien m’a confié.