C'est une première dans ce pays d'Afrique centrale qui peine à réaliser une série de grands projets d'investissement pour une exploitation minière à l'échelle industrielle, plus de dix ans après la délivrance en 2003 du premier permis pour un gisement de cobalt-nickel-manganèse à l'entreprise Geovic, filiale d'une multinationale américaine du même nom.
Pourtant, « le Cameroun dispose d'un potentiel minier très important marqué par un contexte géologique très favorable et la présence de gisements dont certains sont de classe mondiale : le cobalt-nickel de Lomié (Est), le fer de Mbalam (Est), la bauxite de Minim-Martap (Nord) et le rutile d'Akonolinga (Centre) », a rappelé le ministre des Mines lors d'une conférence de presse mardi à Yaoundé. Pour lui encore, « les études récentes ont également mis en évidence plusieurs centaines d'anomalies géochimiques et d'indices minéraux d'or, de diamants et d'uranium ».
Avec le rutile et d'autres pierres précieuses, l'or et les diamants font l'objet depuis ces dernières années, d'une exploitation dite plus poussée de la petite mine, autrement dit semi-industrielle sous l'égide du Cadre d'appui à la promotion de l'artisanat minier (CAPAM), organe technique du ministère des Mines, en partenariat de joint-venture avec des opérateurs étrangers, parallèlement à l'exploitation artisanale menée par des populations villageoises.
Après le minerai de cobalt-nickel-manganèse de Lomié dans la région de l'Est, un deuxième permis minier a été attribué en 2010 par le président Paul Biya en faveur d'un gisement de diamant à Nkamouna dans la même région, opéré par des investisseurs coréens. « Malgré ce potentiel somme toute important, le Cameroun n'est pas encore reconnu comme un pays minier, aucun des gisements suscités n'ayant encore été mis en exploitation », a déploré le ministre Bondé qui a situé en outre les derniers grands travaux d'exploration à la fin des années 80.
Il annonce par ailleurs qu'« au plan de cartographie, une seule carte géologique à l'échelle de 1/200.000 est disponible sur les 44 que devrait compter notre pays. Au plan minier, il est de notoriété publique que près de 50% du territoire reste inconnu à ce jour ».
Prévue de janvier 2014 à juin 2015, la campagne de levé géophysique aéroporté entreprise porte sur une superficie de 160. 000 km². Les localités ciblées des régions du Centre, de l'Est, de l'Adamaoua, du Nord et de l'Ouest représentant des zones n'ayant « jamais fait l'objet de travaux d'inventaire minier par le passé » mais « contenant des substances comme le fer, l'uranium, etc. », précise le ministre des Mines. Avec pour objectif d'attirer un plus grand nombre d'investisseurs, cette campagne concourt à la réalisation de treize cartes géologiques au 1/200.000, « portant ainsi le nombre de ce types de données de 1 à 14 », détaille-t-il. « Une carte de synthèse au millionième de même que des cartes d'inventaire minier seront disponibles ».