Manifestations contre un projet d’imposition des produits de première nécessité

Afriquinfos Editeur
3 Min de Lecture

Les manifestations organisées par la Fédération des consommateurs du Kenya (Cofek) entendent dénoncer la loi 2013 sur la TVA qui, selon les manifestants, menace la souveraineté, la sécurité alimentaire, la croissance économique et la stabilité politique du Kenya et risque de porter fortement préjudice aux efforts entrepris en vue d'abaisser le coût de la vie.

"Nous rejetons dans son intégralité la loi 2013 sur la TVA qui n'est qu'oppression et régression. Nous demandons le rétablissement total et inconditionnel de l'exemption de TVA sur les produits alimentaires, les médicaments, les facteurs de production agricole ainsi que sur les denrées alimentaires de première nécessité transformées et brutes", a déclaré le secrétaire général de la Cofek Stephen Mutoro.

M. Mutoro a indiqué que compte tenu de la mise en oeuvre défaillante des politiques kenyanes et du développement des cartels économiques et politiques au Kenya, la promulgation de la loi sur la TVA dans sa forme actuelle ralentira la production économique, augmentera le coût de la vie, détruira des emplois et développera la pauvreté et la criminalité.

La loi, qui est retournée mardi devant le Parlement et doit être débattue cette semaine, prévoit de taxer à nouveau 300 produits qui avaient été exemptés des 16 % de TVA.

Parmi ces produits figurent entre autres certaines denrées alimentaires, des fournitures scolaires et du matériel agricole. La loi sur la TVA amendée est retournée devant le Parlement mardi, après avoir été rejetée une première fois.

Le ministre des Finances Henry Rotich, qui a défendu la nouvelle mouture du projet de loi, a expliqué que les consommateurs obtiendront en compensation des avantages dans certains services publics.

Il a indiqué que le gouvernement a décidé de subventionner certains services tels que les soins maternels, l'accès aux installations de santé et l'éducation, faisant valoir que les dépenses des personnes pauvres seront réduites sur le long terme.

Les manifestants ont mis en garde les députés quant à une éventuelle adoption de la loi, indiquant que leur choix aura sans aucun doute des conséquences juridiques et morales immédiates.

Si le Parlement vote la loi et que le président l'entérine, le président, les Forces de défense du Kenya, les agents de sécurité, les personnes invalides et les handicapés physiques, qui bénéficiaient jusqu'à présent d'une exemption d'imposition, seront désormais imposables.