Mali: plus d’une trentaine de peuls tués dans une attaque attribuée « chasseurs »

Afriquinfos
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Mopti  (© 2018 Afriquinfos) –Dans le centre du Mali, région touchée par les violences jihadistes, souvent mêlées à des conflits intercommunautaires ce samedi, au moins 32 civils peuls ont perdu la vie lors d’une attaque attribuée à des chasseurs traditionnels dozos

Selon Abel Aziz Diallo, le président de Tabila Pullaku, principale association peule au Mali ‘’ ce sont des dozos, des gens habillés en dozos, qui sont arrivés samedi dans le village de Koumaga, dans le cercle de Djenné (région de Mopti, centre)’’, a-t-il expliqué à l’AFP.

Ces chasseurs traditionnels qui occupent le centre du Mali, sont des membres de l’ethnie dogon. En Afrique de l’Ouest, on leur attribue le nom de  « dozos ».

D’après M. Diallo, ces derniers « ont encerclé le village, isolé les Peuls des autres communautés et, froidement, ils ont tué au moins 32 civils. Dix autres sont portés disparus », a-t-il ajouté.

« Les hommes étaient habillés en tenue de dozos, mais on se demande s’ils étaient tous dozos. Ils ont ciblé des civils, il y a des dizaines de civils, dont des enfants, tués », a  de son côté déclaré à l’AFP un élu de la région s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. Aucune autorité malienne n’était disponible dans l’immédiat pour commenter ces informations

Le centre du Mali est depuis trois années le théâtre des violences opposant les Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement l’agriculture.

Les Peuls dénoncent régulièrement des exactions à leur encontre, au nom de la lutte contre les jihadistes, de la part de ces chasseurs armés, tolérées voire encouragées selon eux par les autorités, ou de l’armée, ce que dément le gouvernement.

« Ce qui se passe est très grave. Il faut éviter les amalgames. Ce n’est pas parce qu’on est peul qu’on est jihadiste », a déclaré dimanche M. Abdel Aziz Diallo. Selon le président de l’association Tabila Pullaku, il avait informé les autorités de l’imminence de l’attaque et « c’est seulement après les faits que l’armée malienne s’est rendue brièvement sur les lieux ».

Le 19 mai, lors d’une patrouille sur un marché de la localité de Boulkessi, proche du Burkina Faso, à la suite de la mort d’un militaire malien, la riposte de l’armée avait fait douze tués.

Innocente Nice

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