Lutte contre le VIH/sida : l’ONUSIDA alerte sur une forte baisse des financements

Afriquinfos
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Paris (© 2018 Afriquinfos)-Les nouvelles infections à VIH augmentent dans environ 50 pays, les décès liés au sida ne diminuent pas assez vite et la stagnation des moyens risque d’enrayer les résultats, selon un nouveau rapport rendu public ce mercredi à Paris par l’ONUSIDA, qui alerte sur la situation préoccupante dans laquelle se trouve la « la riposte mondiale au VIH ».

« Les progrès ralentissent et le temps est compté pour atteindre les objectifs de 2020 en matière de VIH », alerte l’agence onusienne face à la situation fragile dans laquelle se trouve la lutte mondiale contre le VIH.

En tirant ainsi le signal d’alarme, l’ONUSIDA entend envoyer « aux pays un sérieux avertissement ». Le rapport intitulé ‘Un long chemin reste à parcourir’ met en garde face au fait que le rythme des progrès n’est pas à la hauteur de l’ambition mondiale.

« Des régions entières prennent du retard, les grands progrès que nous avons réalisés concernant les enfants ne sont pas pérennes, les femmes restent les plus touchées, les ressources ne sont toujours pas à la hauteur des engagements politiques et les populations clés continuent d’être laissées pour compte. Tous ces éléments freinent les progrès et il est urgent d’y faire face », affirme Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA.

Appel à la communauté internationale

Par ailleurs, si des progrès ont été accomplis dans le traitement et le dépistage du VIH chez les personnes atteintes de tuberculose, la tuberculose reste cependant la principale cause de décès des personnes séropositives, et pour trois personnes sur cinq qui commencent un traitement pour le VIH, la tuberculose ne fait pas l’objet de diagnostic ni de traitement.

Reste que ces motifs d’inquiétude sont accrus par les incertitudes sur le financement de la riposte à l’épidémie. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, il a augmenté de 8% entre 2016 et 2017. Un total de 20,6 milliards de dollars étaient disponibles en 2017, soit 80 % de la cible pour 2020. Cependant, l’ONUSIDA souligne qu’il « n’y a pas eu de nouveaux engagements significatifs de la part des bailleurs en 2017 » et craint des conséquences catastrophiques si les financements internationaux étaient amputés de 20%.

« Chaque problème a sa solution », a déclaré M. Sidibé. Pour le chef de l’ONUSIDA, il incombe aux dirigeants politiques, aux gouvernements nationaux et à la communauté internationale de faire les investissements financiers nécessaires et de créer les environnements juridiques et politiques permettant de déployer l’innovation à l’échelle mondiale. Cela permettra l’accélération dont nous avons besoin pour tenir les objectifs 2020 ».

Il faut noter que ce rapport a été publié moins d’une semaine avant la 22e Conférence internationale sur le sida, qui se tiendra à Amsterdam du 23 au 27 juillet.

Xavier-Gilles CARDOZZO