L'envoi d'une Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu) «pour une période initiale de six mois, renouvelable a été décidé ce vendredi», a indiqué le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA. Celui-ci a demandé au gouvernement burundais «de confirmer dans les 96 heures suivant l'adoption de ce communiqué qu'il accepte le déploiement de la Maprobu et de coopérer avec elle».
Le Conseil a entre autres prévenu que si Bujumbura s'oppose à l'envoi de cette mission, l'UA prendra des «mesures supplémentaires» pour en assurer le déploiement.
Le Burundi pour ou contre ladite décision?
Il est cependant peu probable que les autorités burundaises, qui ne cessent de dénoncer l'immixtion de la communauté internationale dans la crise politique que connaît leur pays depuis huit mois, acceptent un déploiement étranger sur leur sol. Le porte-parole du gouvernement burundais, Philippe Nzobonariba, avait par ailleurs affirmé vendredi que cette force régionale, malgré la règle mentionnée par l'UA, ne serait pas autorisée à entrer sur le territoire national. «Ils ne peuvent pas envahir un pays si ce dernier n'est pas informé et ne l'autorise pas», avait-il déclaré.
Toutefois, le CPS a martelé sur sa «détermination à prendre toutes les mesures appropriées contre toutes parties ou acteurs, quels qu'ils soient, qui empêcheraient la mise en œuvre de cette présente décision».
Le Burundi vit des violences depuis le 26 avril dernier, lorsque le parti au pouvoir a annoncé la décision du président de se présenter pour un troisième mandat. Des manifestations contre cette décision ont occasionné l’arrestation arbitraire de près de 3.500 personnes et la fuite de 220.000 personnes du pays. M. Nkurunziza soutient en revanche que son premier mandat à la présidence ne compte pas, parce qu'il a été élu par le Parlement, et non par la population.
I.V.