Bruxelles (© 2020 Afriquinfos)-Après le président Trump, c’est autour du chef de la diplomatie européenne de condamner mardi «l’ingérence» de la Turquie dans le conflit en Libye. Josep Borrell à laisser entendre l’issue d’une réunion à Bruxelles avec les ministres des Affaires étrangères de la France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni.
C’est «quelque chose que nous rejetons et qui accroît nos inquiétudes sur la situation» dans ce pays, a-t-il dit. M. Borrell et quatre de ses homologues de pays membres de l’UE se sont retrouvés en urgence mardi pour évoquer la situation en Libye où le maréchal Khalifa Haftar poursuit son offensive ciblant Tripoli.
Les forces de Khalifa Haftar, homme fort de l’Est du pays, soutenu notamment par l’Arabie saoudite, l’Egypte et les Emirats arabes unis, ont annoncé lundi s‘être emparées de toute la ville de Syrte, jusque-là contrôlée par le gouvernement de Tripoli.
«La Libye est devenue un lieu où d’autres puissances se livrent une guerre par forces interposées, et nous ne voulons plus l’accepter», a déclaré le ministre allemand Heiko Maas en arrivant à Bruxelles. Il s’est entretenu avec ses homologues britannique Dominic Raab, français Jean-Yves Le Drian et italien Luigi Di Maio. «La Libye ne représente pas seulement un risque pour les phénomènes migratoires, elle est un risque (…) également pour le danger du terrorisme», a déclaré le ministre italien, qui était ensuite attendu en Turquie.
Par ailleurs, le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou N’Guesso a interpellé l’Union africaine (UA) à faire de la résolution de la crise libyenne «une priorité majeure» lors de son prochain sommet prévu en février à Addis Abeba. «Il faut que l’Union Africaine élève, en 2020, la résolution de la crise libyenne au rang de priorité majeure pour faire taire les armes sur le continent», a notamment dit le président du Comité de haut niveau de l’UA sur la crise Libyenne, lundi, à l’occasion de la cérémonie de présentation des vœux du corps diplomatique accrédité au Congo.
«La Libye est un pays africain et les victimes de ce drame libyen sont essentiellement africains», a déploré Denis Sassou N’Guesso soulignant que «la tendance à la marginalisation de l’Afrique dans la résolution de cette crise pourrait se révéler inefficace et contre-productive».