L’UA, l’ONU, l’UE, et la SADC préoccupées par l’évolution scabreuse de la situation post-électorale au Mozambique

Afriquinfos Editeur
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Manifestation post-électorale à Maputo (DR)

Maputo (© 2024 Afriquinfos)- L’attente des résultats de l’élection présidentielle plonge le Mozambique dans une ère de violences. L’appel à la grève générale du principal opposant mozambicain Venancio Mondlane pour dénoncer des fraudes électorales donnent lieu à de violentes répressions, augurent de lendemains incertains dans le pays. Les Nations, l’UA, l’UE et la SADC, ne cachent pas leurs inquiétudes.

Alors qu’il préparait un recours auprès de la Cour constitutionnelle pour dénoncer des fraudes et irrégularités, Elvino Dias, l’avocat de Venancio Mondlane, principal opposant et candidat à la présidentielle du 9 octobre dernier, a été sauvagement assassiné. Sa voiture a été prise dans une embuscade dans le centre de Maputo. Deux véhicules l’ont coincée, d’où sont sortis deux hommes armés qui ont tiré une vingtaine de fois, le tuant sur le coup, ainsi qu’un responsable de Podemos, Paulo Guambe, installé à l’avant comme lui.

Dans un communiqué, rendu publique lundi, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a « condamné » ce double meurtre et présenté ses condoléances aux familles des défunts. « Le Président appelle les autorités de sécurité mozambicaines à mener les enquêtes nécessaires et à traduire les coupables en justice », peut-on lire dans le communiqué qui, exhorte les différentes parties « au calme » et au « respect du processus judiciaire » dans l’intérêt supérieur de la stabilité du Mozambique.

L’UA a en outre, exprimé sa « profonde préoccupation » face aux violences post-électorales signalées, notamment les meurtres récents. Il a rappelé que l’UA avait déployé une mission d’observation électorale à court terme dans le pays. Moussa Faki Mahamat a également exhorté tous les acteurs politiques mozambicains à privilégier une approche pacifique alors que le pays attend la proclamation officielle des résultats finaux par le Conseil constitutionnel.

L’Union européenne (UE) et les Nations unies ont également fait part de leurs inquiétudes face à la montée de la violence. L’ONU a appelé « tous les Mozambicains, y compris les dirigeants politiques et leurs sympathisants, au calme et à la retenue ». Il est « essentiel que tous les candidats bénéficient de mesures de protection rigoureuses en cette période post-électorale », juge de son côté l’UE.

Lundi, dans une ville quadrillée par des forces de l’ordre et survolée par des hélicoptères, une manifestation menée par Venancio Mondlane, a été violemment dispersée. L’opposant adossé au parti Podemos, veut faire entendre sa voix pour dénoncer les fraudes qu’il dit avoir été orchestrées par le FRELIMO, le parti au pouvoir depuis 50 ans.

Boniface T.